Panthéon
6.6
Panthéon

Album de Élie Yaffa (Booba) (2004)

  • Production musicale : L'album propose des sonorités très marquées par des influences américaines, ce qui est un trait récurrent dans l'approche de Booba. La production est sombre, épurée, et parfois même minimaliste, accentuant l'agressivité des textes. Les beats sont efficaces, mélangeant des éléments de trap naissante, de boom bap et de sonorités plus modernes. Des morceaux comme "Avant de partir" et "Numéro 10" se distinguent par des instrumentations puissantes et atmosphériques. Cependant, si la production est globalement de haute qualité, certains critiques reprochent une certaine monotonie dans le choix des beats et une répétition des ambiances sonores. L'album ne se diversifie pas énormément musicalement, ce qui peut donner une impression de redondance sur la durée.
  • Les textes et thèmes abordés : Booba reste fidèle à lui-même sur cet album, traitant principalement de thèmes comme la violence, la réussite, l'argent, et son parcours de "hors-la-loi". Les punchlines de Booba sont percutantes, empreintes d'arrogance et de cynisme. Les morceaux "La faucheuse" et "Mon son" montrent bien ce contraste entre dureté et mélancolie, deux facettes majeures de son personnage. Le côté introspectif de Booba, déjà entrevu sur "Temps Mort", est moins prononcé ici, mais reste présent dans quelques morceaux. "Baby" par exemple, montre une certaine vulnérabilité, tandis que "Bâtiment C" ou "Pazalaza pour sazamuser" sont plus bruts et directes. Toutefois, certains reprochent à Booba une certaine limitation dans la diversité des sujets abordés. La glorification répétée de la violence, de la richesse matérielle, et des rapports de force peut finir par lasser, et on pourrait s'attendre à une évolution plus marquée dans le propos entre son premier album et "Panthéon".
  • Flow et performance : Booba a indéniablement un flow unique, reconnaissable instantanément. Son style nonchalant, détaché, est parfois vu comme un manque d'énergie par certains, mais il s'agit en réalité d'une signature stylistique qui colle parfaitement à ses textes. Sur "Panthéon", il maîtrise parfaitement ses placements et sait jouer avec les silences et la production pour accentuer l'impact de ses punchlines. Cependant, certains morceaux peuvent sembler moins inspirés en termes de flow, avec une tendance à répéter les mêmes schémas rythmiques. La voix grave et lente de Booba peut parfois manquer de variété, ce qui accentue l'effet de linéarité sur certains morceaux.
  • Impact et réception : À sa sortie, "Panthéon" a été un succès commercial, atteignant le public fidèle de Booba ainsi que de nouveaux auditeurs, ce qui lui a permis de solidifier sa place en tant que figure centrale du rap français. L'album a contribué à populariser encore davantage le style américain dans le rap francophone et a influencé toute une génération de rappeurs. Cependant, avec le recul, certains considèrent "Panthéon" comme une œuvre de transition dans la discographie de Booba. Il ne possède peut-être pas l'impact historique de "Temps Mort", ni l'innovation des albums suivants comme "Ouest Side". Néanmoins, il reste une pièce centrale pour comprendre l'évolution du rappeur et de sa carrière.

Source : lerapcetaitmieuxavant.fr

JohneyPerkins
7
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le 21 sept. 2024

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Johney Perkins

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