À grands coups de prestations millimétrées et de shows travaillés et réjouissants, Ultra Vomit s'est taillé une belle réputation bien méritée. C'est d'ailleurs sur scène que les comiques électriques prennent toute leur dimension. Après avoir sorti Objectif Thunes, le groupe a énormément tourné. On comprend alors aisément qu'il ait fallu 9 ans aux métallos rigolos pour donner une suite à l'opus qui leur a permis de sortir définitivement du bois.
Allier gros son qui tache et gaudriole hyper-référencée n'est pas chose aisée. Et même si la formation a eu le bon goût de prendre son temps, le contrat n'est ici rempli qu'à moitié. Si ça tabasse toujours comme il faut en matière de pastiche musical, il faut bien dire que côté vanne, on s'ennuie un peu. Bien sûr, le public a vieilli et l'effet de surprise ne joue plus. Mais il n'y a pas d'âge pour se bidonner sur de bonnes grosses blagues régressives : l'inspiration n'y est tout simplement pas.
Si l'on excepte quelques titres ("Kammthaar ", "Takoyaki", "Calojira", "Keken" et "Batman vs. Predator"), la cuvée 2017 se révèle assez pauvre en véritables poilades. Certes, les talents d'imitateur et de chanteur de Fetus sont intacts et les saillies de Manard, cogneur de l'enfer et engrenage indispensable de la mécanique zygomatique, fonctionnent toujours. Mais les pitres (de Saint Paul) peinent la plupart du temps à trouver la bonne idée qui emportera le morceau. Un nouveau disque était sans doute nécessaire pour repartir sur les routes. À défaut de savourer la présente galette (qui ne vaut pas vraiment un coup de cidre), on se réjouira donc de retrouver la fine équipe en live, son véritable terrain de jeu.