PARIS !!
Paris la putain de plus belle ville du monde !
Des putains de centaines d'années d'Histoire.
Pas de l'histoire avec un petit "h".
Pas de dîner de victoire électorale au Fouquet's entouré d'une cour de lèche-culs avides de privilèges ou même d'actrice ratée passant par la petite porte de derrière pour aller câliner un président mal aimé qui finira par passer, lui aussi, par la petite porte de derrière.
Non mon pote !!
De l'Histoire avec un grand "H" et des grosses couilles.
Des rois violents et bagarreurs, bouffant et picolant autant qu'un Depardieu des grands jours, troussant les manantes sur la paille, claquant les culs dans de grands éclats de rire.
Des cathédrales qui montent jusqu'au ciel et chatouillent les pieds de Dieu lui-même; des curetons plus athées que le Diable et des brigands qui feraient passer Mesrine pour l'Abbé Pierre.
Un Paris bouillonnant. Un Paris violent et créatif.
Des siècles de luttes et de fêtes. Des centaines d'années de rire, de pleurs et de sang.
Un peuple excessif rompu à tout les exercices, qui a pris la curieuse habitude de tout faire dans les rues : Couper les têtes et les planter au bout d'une pique ou baiser sous les portes cochères.
Des rues qui sentent le sang, la pisse ou les parfums les plus doux. Un melting-pot de goûts, d'odeurs et de couleurs.
Des cons à chaque coin de rues et des héros sur chaque trottoirs.
Des tapineuses plus intéressantes que des énarques et des échevins experts en coups de putes.
Pigalle qui montre son cul au Sacré-Cœur, Notre-Dame, la Tour Eiffel et des bars à putes centenaires.
Paris, quoi !
Et puis tout à coup, ça !!
ZAZ !!
Zaz qui reprend les chansons de Paris. Ces bijoux qui ont traversés les âges et qui caressent nos oreilles d'une nostalgie bonhomme.
Ces chansonnettes comme des parures accrochées au cou de Paris la Belle et qui font briller ses jolies yeux dans le monde entier.
Voilà que notre Hippie en carton décide de venir les tremper dans la gadoue et d'y pourrir son sarouel dèjà bien crasseux.
Alors ?
Un effort sur les orchestrations de certains morceaux dont "I love Paris" que la "Quincy Jones touch" vient sauver des scats merdeux de la beatnick millionnaire.
Pour le reste, quelques effluves de Jazz Manouche et de trop rares traits de Swing 50's viennent tenter de hausser le niveau de ce disque à pognon, cette énième tentative de soutirer du fric aux sourdingues que le nom de Zaz n'a pas encore touché.
Des duos avec ce pauvre Thomas Dutronc, qui après sa reprise de "Manhattan-Kaboul" sur l'odieux album-hommage à Renaud prouve qu'il n'est pas fait pour les duos (aussi).
Ou Charles Aznavour, sorti en catimini du coffre-fort qu'il loue en Suisse pour venir laver son dentier et se gargariser sur "J'aime Paris au moi de Mai".
Et puis Zaz bien sûr.
Une voix maniérée et forcée à l’extrême qui en fait le pendant féminin de l'immonde Christophe Maé et de ses cordes vocales vinaigrées.
Des "scats" Jazzy crachés à la va-vite et en dépit de toute cohérence rythmique, qui feraient passer "Scatman" pour Billie Holiday.
Des arrangements flottants et parfois incohérents. Un disque dont les gros efforts d'un orchestre "Big Band" bien construit et ne déméritant pas, n'y feront rien.
L'ensemble manque cruellement de cohésion et d'un beau supplément d'âme qu'hélas ne peuvent fournir, ni une artiste mineure un peu fadasse, ni une Major Company désincarnée aux yeux plein de dollars.
Alors Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! ... mais le Paris de Zaz oublié !