Tout simplement le meilleur album de 2012.

Je fais le tour d’internet et je lis tous les tops 2012 avec une curiosité malsaine, en fait, j’en ai rien à carrer des tops qui parlent du passé. Moi ce qui m’interesse, c’est le futur. Mais parlant de futur, quand je lis vos fameux tops, je n’en vois aucuns qui parlent du meilleur album de l’année 2012 : celui qui rend réel ce rêve pop des années passées. C’est pour ça que je check tous les tops. Je cherche à me prouver qu’internet, ce repère du bon goût, n’a pas que du caca dans les oreilles. Le constat est douloureux mais si, vous êtes des nases. Personne n’a eu l’idée de parler de l’album de Para One, le meilleur album de la décennie (subjectivité : on) aurait mérité une petite reconnaissance. Bande d’ingrats, bande de Christophe Conte. Vous puez grave.

Du coup, je me sens responsable, ouais, j’ai envie de l’écrire ce top 2012. Je vends mon âme de blogueur pour Para One. Fierté nationale, ma fierté.

Le virtuose nous a pondu une œuvre hors du temps avec son deuxième album en solo après « Epiphanie » sorti en 2006.

So lezgo, revenons sur ce que j’apellerais sobrement « l’album de 2012 #1 »

Ancien élève de la Fémis ou l’École nationale supérieure des métiers de l’image et du son, Jean-Baptiste de Laubier de son vrai nom distille des ambiances, suggère des émotions et narre des histoires par le son depuis des années. Mais cet ultime album atteint le paroxysme de son art. Très cinématographique, chaque titre qui le composent nous plongent dans des profondeurs abyssales, même si quelques tubes comme « when the night » ou « every little thing » font exceptions.

Tiens « Sigmund », ici, le kick dérape, la démarche est vive, tonitruante et la mélodie inquiétante. Il se trame un mauvais coup dans des rues sombres, là où la lumière rouge du Motel transperce une fumée épaisse. La nuit urbaine est courte et intense, passionnelle. Le morceau est très sombre mais juste après, comme un long travelling traversant les murs à la Wes Anderson, on se retrouve dans la rue parallèle et là, tout à coup, ben c’est beaucoup plus fun. « Love ave » me réjouis avec ses accents hip hop et son rythme tranquille. Para One mélange les genres avec une aisance inouïe tout en restant fidèle à une ligne directrice évidente : le mec veut nous promener. Il nous balade entre les genres, les époques, s’autorisant même une petite session old school en deuxième partie de l’interlude « Vibrations Followed by Poisoned Apples ». Près d’une minute 30 de bonheur, avant de repartir sur des sons futuristes et véhicules d’émotions que seul le cinéma saurait nous transmettre.

Cet album est la meilleure BO de 2012, y’a pas à broncher et la prise de risque est à saluer. Sortir un album de musique électronique à cette époque c’est très courageux. Après que le label « Institubes » se soit éteint en 2010 emportant avec lui l’age d’or de la « french touch 2.0 », Para One et ses compères,Surkin et Bobmo, ont fait les irréductibles et ont lancés le label Marble. Sortir des eps au seul format numérique et rapidement, c’était là le but de ce nouveau label. Mais finalement, c’est lui même qui hébergera cette pépite au long format. Depuis, le rythme des sorties sur Marble s’est ralentit et le label Bromance qui naquit quelques mois après adoptera la même stratégie raflant, au passage, les prodiges du Club Cheval qui étaient jusqu’alors sur Marble. J’espere que cet album n’est pas l’œuvre ultime de Para One, comme un dernier souffle musical avant de repartir vers son premier amour : le cinéma. Il s’est justement offert le luxe de réaliser un clip pour un des ces morceaux.

« Lean on Me » est donc le titre qui a eu le privilège d’inspirer le bien joli clip réalisé par Para One lui même, ça se passe au Japon et c’est Teki Latex qui chante dessus. Que demande le peuple ? La bonne parole du père Latex annonce le cliff hanger de l’album et au final, on ne saura qu’une chose. C’est que toute cette histoire narrée par des machines tant analogiques que numériques tourne autour de l’amour. C’est un album de Passion mais bien sur, pourquoi ne pas y avoir pensé avant ? Des machines nous parlent donc d’amour, c’est ça la deuxième décennie de l’an 2000. Nous y sommes, ce futur dont nous parle depuis notre enfance le cinéma des années 80-90, c’est maintenant. Nous sommes en train de le vivre, vous savez toutes les méchantes entreprises qui veulent dominer votre pensée ? Elles sont là, elles s’apellent Facebook ou Google et la musique du film que nous sommes en train de vivre est dans vos oreilles et c’est Para One qui est aux manettes. Maintenant, on aimerait bien que le mélomane se lance dans l’écriture du film qui illustrera cet album ou peut être qu’il a eu la finesse de retranscrire une histoire déjà écrite, celle d’une époque qui défile aussi vite qu’une timeline Twitter.
ArnaudInternet
9
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le 14 juin 2013

Critique lue 324 fois

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Arnaud Internet

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