En Italie, on ne fait pas que de la variété sucrée. On fait aussi du rock progressif. En tout cas, on en faisait.
Le rock prog, c'est quand même souvent des virtuoses
Ici, c'est le cas, évidemment. Les gars savent enchaîner des notes sur leurs instruments. Mais ils savent également composer. Toutes les compositions proposées ici sont ambitieuses dans leurs structures et dans leurs arrangements. Ambitieuses, donc, en termes de complexité, mais pas seulement, bien sûr. En termes de recherches d'assemblage, de suites cohérentes et exigentes. Mais tout cela ne fait pas oeuvre.
Une sorte de passage entre Yes et King Crimson
Autant Yes a tendance à me laisser un peu sur la route, et certains titres de Per un amico tendent vers cela (Generale, par exemple) autant Premiata Forneria Marconi sait sortir de la pure virtuosité tendant vers une apparente déstructuration avec, notamment, Appena un po, le premier titre. On sent, là, une sorte de syncrétisme musical, une volonté de lier Vivaldi et le rock. Mais pas à la Rondo Veneziano, hein. Vraiment, une volonté de tisser un trait entre les époques. Cet album, que j'aime malgré tout, porte un peu trop de Yes, et pas assez de mélodie.
La mouvance italienne
Il se confirme une chose, le rock prog, c'est un phénomène essentiellement européen. Cela s'est peu développé aux Etats-Unis, l'autre lieu du rock'n roll. Plus précisément, c'est une tendance quasi exclusivement anglaise. En tout cas pour les albums majeurs. Mais le pays numéro deux semble bien être l'Italie. En tout cas, après Goblin, reconnu critiquement et commercialement, notamment pour ses musiques de film, voici la Boulangerie de Qualité Marconi.
Et c'est pas mal du tout.