Eivind Aarset 4-Tet – Phantasmagoria [Or] A Different Kind Of Journey (2021)
Voici un album d' Eivind Aarset qui est, entre autres, guitariste. J’ai entendu pour la première fois parler de lui en regardant un concert sur Mezzo, puis un second, de quoi me mettre en appétit, j’avais été séduit par sa musique, ce "jazz électro" improvisé correspondait bien à mes goûts.
Du coup je m’étais procuré « Électronique Noire » son premier album de quatre-vingt-dix-huit, forcément très différent de son actualité, car j’ai bien été surpris de découvrir son dernier album, sorti en septembre, « Phantasmagoria (Or) A Different Kind Of Journey », dans la sélection « choc » de Jazz magazine !
L’album est enregistré sous le nom de l’ « Eivind Aarset 4-Tet », le guitariste joue également des synthés et patouille l’électro, il participe, seul ou accompagné, à la signature de chacun des morceaux. Audun Erlien est à la basse et au synthé, Wetle Holte à la batterie aux percussions ainsi qu’au métallophone et au mellotron, Erland Dahlen est également batteur percussionniste, et il complète son éventail sonore en jouant du vibraphone.
On voit déjà à peu près où on se trouve, face à une musique électrifiée, tendance planante, genre musique électronique expérimentale, mais avec une forte assise rythmique, assez contemporaine en somme. Mais attention, jamais on ne perd les pédales car les structures sont solides et le duo des batteurs fait merveille.
Eivind a joué aux côtés de Jan Garbarek, Jon Hassell ou Nils Petter Molvaer, norvégien d’origine, il possède ce background propre aux musiciens du Nord, explorateurs des grands espaces et des étendues glacées, il a d’ailleurs lui aussi connu une période ECM.
Pour autant sa musique reste chaude et tonique, même si elle se plaît dans les vastes nappes sonores superposées, tissant des tapisseries parfois contemplatives comme sur « Manta Ray » avec en invité Arve Henriksen à la trompette, ou plus énergiques sur « Duløc ». On remarque également la belle partie de guitare sur « Didn’t See This One Coming » qui fait bien plaisir.
Les amateurs de Terje Rypdal et de Niels Petter Molvaer pourraient tendre l’oreille vers cet album.