Surement pas l'album le plus connu de Townsend, ni même le plus apprécié parmi ses fans, "Physicist" a tout de même le mérite de montrer à quel point le désir d'expérimenter chez un artiste peut aller loin. Ici, c'est notre Canadien préféré qui, fort d'une certaine reconnaissance après les bombes "Ocean Machine" et "Infinity", décide de revenir à quelque chose de plus brutal et industriel, qui n'est pas sans rappeler ses albums en tant que frontman de Strapping Young Lad. Et le résultat est à la fois jouissif et déconcertant.
Brut de décoffrage, le début de l'album montre à lui seul la volonté de Townsend de taper du poing sur la table : les quatre premiers titres rentrent bien dans le lard et annonce le programme : un concerto violent et mélodique à la fois. Pas besoin de faire des chansons longues quand on peut rentrer vite fait dans le sujet et ces quinze minutes s'évanouissent vite.
Puis "Death" et surtout "The Complex" prouve que l'album possède bien deux parties de qualités différentes et que la première, la meilleure, est déjà derrière nous : peut-être trop expérimental pour moi, allez savoir, toujours est-il que je me suis mordu la lèvre en arrivant à la conclusion que Devin en faisait TROP.
Heureusement que le sublime "Planet Rain" viendra sauver les meubles de la plus belle des manières. Plutôt long, contrairement au reste de l'album qui n'aurait pas excédé la demi-heure sans cette seule chanson, on y retrouve toute la rage et la sensibilité du Canadien en pratique.
Peut-être pas un album à la hauteur de ses deux petits frères, mais loin d'être une sombre merde contrairement à ce que certains en disent, l'inaccessible "Physicist" a eu le mérite de demeurer une œuvre furieuse, et symbolise à lui seul l'ambition créatrice et débridée de Devin Townsend.