Voila un album que j'aurais bien voulu aimer mais c'est raté. Pourtant ça commençait bien avec Bois: un texte simple, presque enfantin mais envoutant sur cet arrangement minimaliste qui monte en intensité pour finir dans une apothéose hantée de claviers et de cuivres. Quand un album commence comme ça on se prend à rêver, on espère être en train de découvrir son nouveau disque de chevet car après tout ce n'est que l'intro. En fait ça restera pour moi le meilleur titre de l'album. Mais tout s’arrête dès que commence le deuxième titre, surtout qu'il s'agit du single radio qui m'avait déjà saoulé sur France Inter. Un riff catchy de synthé sucré et énervant, des paroles sans grand intérêt chantés par une voix détachée et un refrain "bourrage de crâne". Aie ! Le contraste est cruel mais bon j'y crois encore, je connais beaucoup d'albums où le single est au-dessous du reste.

Et c'est vrai que le reste m'insupporte moins, mais c'est à peu près tout... Je ne peux pas dire que j'ai eu du mal à écouter jusqu'au bout mais ça ne m'a pas du tout emporté, comme un fond musical pas trop désagréable. Pourtant on sent qu'ils ont bossé, il y a un vrai travail d'arrangements et de production. J'ai même ressenti des influences de groupes actuels que j'adore (Grizzly Bear voir même Animal Collective) ce qui est assez rare pour un groupe français. Alors oui le son n'est pas mal même si il y en a un peu de partout mais les chansons c'est pas ça ! Déjà tout est centré sur la petite voix plate de François Marry qui a un peu de mal à transmettre une quelconque émotion (d'ailleurs on a du mal à croire à un groupe et on dirait plutôt un disque solo). Et comme les textes un peu alambiqués, limite prétentieux, n'ont pas vraiment d'intérêt on s'ennuie. D'autant plus que les mélodies ne cassent pas trois pattes à un canard pour de la pop, surtout en comparaison des références citées plus haut. Le fameux syndrome "en fait je suis un poète incompris et j'ai pas vraiment besoin de mélodie tellement mon texte est beau" bien connu chez les chanteurs français. On pourrait croire que ça passe mieux en anglais mais on a du mal à passer outre l'accent pourri et les textes qui semblent traduits littéralement du français.

Pour être juste quelques rares titres ne s'en sortent pas trop mal comme La Vie Dure, sous influence directe de Vampire Week-End. Par contre les ballades au piano (La fille aux cheveux de soie, Piano Ombre) ne sont pas loin du naufrage soporifique. Au final c'est très moyen et je ne pense pas avoir envie de le réécouter un jour.
Sébastien_Aurou
6

Créée

le 11 avr. 2014

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