Demain, ce disque aura 20 ans.
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Danielle Boutet est une artiste transdisciplinaire et chercheuse québécoise, militante féministe et lesbienne dans le Montréal des années 80. Ville qui se prend alors, comme d'autres contrées, la vague new-wave dans la gueule. Ce qui explique sûrement que son album, Pièces, n'ai pas eu la visibilité qu'il méritait lors de sa sortie en 1985. Il est pour la première fois ré-édité par le label Freedom To Spend, qui déterre des pépites injustement tombées dans l'oubli. Danielle Boutet est aujourd'hui professeure en étude des pratiques artistiques et psychosociales à l’Université du Québec, et membre de collectifs de recherches autour de la création.
Les musiques électro-acoustiques ont la réputation d'être compliquées, et peu accessibles. En ceci, la québécoise réalise la prouesse de briser les clivages. Enregistré avec les moyens de l'époque à l'aide d'un studio portatif 4 pistes, le soutien technique d'une amie, un synthétiseur Yamaha DX-7, une guitare, un étrange xylophone et des voix.
Objet musical inclassable, Pièces est pourtant extrêmement facile à appréhender. Bien que résolument expérimentaux, certains titres n'ont au fond la vocation de n'être "que" des chansons. Si sur le plan vocal elles connaissent quelques "faiblesses", elles s'inscrivent de manière très fluide dans les teintes du projet, ambivalent et magnétique.
Pièces, c'est l'euphorie d'une musique libre, agrémentée de l'angoisse face aux trop grands espaces, lointains et insondés. Le cristallin frappant à la portes des trous noirs . C'est la science-fiction, telle qu'on l'imagine quand on est enfant. Avec ses spirales, ses nappes synthétiques, qui révèlent de fantasmagoriques pinacles lorsque se dissipent les fumeroles de la physique quantique.
Si je ne saurais dire à l'heure où j'écris ces lignes pourquoi cet album m'obsède et m'hypnotise autant, il y a fort à parier qu'il remue des émotions enfouies, et la sensation de n'avoir jamais entendu quoi que ce soit qui y ressemblait, Ou alors, dans un ballet d'ombres qu'on n'apprivoise pas, quand ma mère se cachait pour chanter du Anne Sylvestre et du Barbara. Si j'avais les moyens de revenir à cette époque, sans doute que je l'armerai d'un marimba.
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Créée
le 5 mars 2024
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