Trondheim Jazz Orchestra & Ole Morten Vågan - Plastic Wave (2021)
Une sortie d’il y a quelques mois que j’ai bien appréciée et que j’ai écoutée plusieurs fois, il faut dire que c’est un double Cd assez copieux, qui avait en son temps été mis à l’honneur dans les « sorties du mois » de Jazz Magazine, numéro de février.
Le « Trondheim Jazz Orchestra » nous vient de Norvège et plus particulièrement de la petite ville de « Trondheim » qui lui a prêté son nom. Il s’est forgé une solide réputation lors de son album sorti en 2018, « Happy Endlings » … que je n’ai pas écouté ! La discographie de cet ensemble à géométrie variable est assez pléthorique, d’une qualité suffisante pour intriguer jusque dans notre pays.
Nous-même possédons un ensemble orchestral qui pourrait évoquer le cousin norvégien, le « Surnatural Orchestra » coche pas mal de cases qui lui ressemblent. Il faudrait ajouter l’extraordinaire effort sur les pochettes incroyables du « Surnatural » qui lui donne un cachet artisanal et une belle authenticité, mais c’est une autre histoire.
C’est le bassiste Ole Morten Vågan qui organise cette belle omelette norvégienne et compose l’intégralité des pièces. Sa notoriété est telle qu’il arrive sans peine à drainer le meilleur des musiciens de son pays, pour un résultat, il faut le dire très bluffant. Le premier Cd est excellent et le second peut-être encore meilleur !
Ils sont quatorze rassemblés, dont deux batteurs, histoire de nourrir la machine, cuivres, anches et cordes abondent, je n’énumère pas, ce serait fastidieux, s’y ajoute sur « Food Chain Reaction » la présence du poète Frode Grytten qui nous offre quelques mots en norvégien.
Ce n’est pas particulièrement free, ni vraiment d’avant-garde, mais les compos sont souvent complexes et peuvent évoquer parfois la musique la plus moderne, mais en conservant toujours des repères rythmiques qui ne laisseront jamais personne se perdre tout à fait. Ce subtil équilibre est la clef qui permet à l’orchestre de pencher toujours du côté de la « musique populaire », tout en donnant du grain à moudre aux amateurs d’audaces sonores.
Je n’évoque même pas les solistes, toujours de haut niveau quel que soit le poste au pupitre, certains sont un peu plus gratifiés que d’autres mais chacun possède son moment de gloire et surtout la prise de son permet de tout identifier avec une grande facilité. Signalons la présence d’une chanteuse, Sofia Jernberg qui met un peu d’humain dans la machine.
Je vous renvoie à la chro savante de Thierry Benizeau sur Jazz Mag qui vous donnera encore plus l’envie.