"Why does my heart feel so bad ?"
Alala... Je me souviens encore comme si c'était hier. Lors d'un soir de vacances en 2000 étant petit, mon parrain, grand féru de Big Beat et musique électro/techno, m'initie (enfin !) à la musique électronique. Lorsqu'on rentre de la plage, il passe Porcelain de Moby, et là, la révélation ! Je lui dit : "vas-y met plus fort", le son augmente et mon plaisir aussi, une sensation unique de rencontrer quelque chose de génial et que vous n'avez plus envie d'arrêter. "Qu'est- ce que c'est ?", lui dis- je, "Moby" me répond- t- il.
Gamin comme j'étais, je lui ai le lendemain volé tout le CD, le fameux Play de Moby, et là nouvelle révélation ! J'ai rarement entendu un album de musique house- pop- électro (aux sonorités folk) aussi parfait, un véritable choc musical qui m'a rentrer dans la dimension électronique de la musique. Le plus drôle c'est qu'à partir de ce fameux été 2000, j'ai découvert avec mon parrain de nouveaux sons et de nouveaux groupes chaque été (Daft Punk dont je suis fan en 2001, Air en 2002, Fatboy slim en 2003..). A chaque fois que je suis en vacances, j'écoute Play qui est pour moi la quintessence d'une musique électronique révolue (même si il y a encore de très bonnes choses).
Play, sorti en 1999, est un album qui manie à merveille tout ce qu'on peut faire de mieux en musique électronique à cette époque- là : des samples vocaux excellents sur des mélodies house enivrantes et envoûtantes, l'intégralité des morceaux a été mis sous licence commerciale pour la télévision ou la publicité qui vont alors faire exploser la notoriété de Moby, qui aura alors un succès international.
C'est d'ailleurs (à ce jour, à part peut- être Daft Punk avec RAM qui peut le dépasser) l'album de musique électronique le plus vendu de tous les temps avec près de 10 millions de disques vendus dans le monde entier (et oui vendu en 1999 il n'y avait pas encore la crise du disque...). Il le mérite franchement : Moby, qui était déjà un DJ hors- pair pour manier les samples aussi bien musicaux que vocaux avec des mélodies répétitives et originales, avait déjà une réputation d'estime et une certaine renommée underground, il a su sortir de ses trips technos pour passer avec brio à la house- pop.
Mais il faut avant tout parler de cet album culte de ces morceaux qui ont marqué l'histoire de la musique électronique et a contribué a popularisé la culture DJ à travers le monde (maintenant très prisé) et que l'on peut faire de très bonnes choses en reprenant d'anciens morceaux oubliés :
"Honey" et "Find my baby" sont des musique house- pop très recherchés et intéressants avec des samples mythiques, "Porcelain" avec sa partition de piano à couper le souffle est sans doute son chef d'oeuvre, et là on se dit que rien ne pourra égaler ces 3 premier morceaux. Eh non ! "Why does my feel so bad" est ma préféré avec un sample très mélodieux et une ambiance plus pop et ambiante très planante, "South Side" est un tube millimétré en puissance, "Rushing" est une perle dans son ambiance mélancolique comme son sample parfait et une nouvelle partition de piano géniale, "Bodyrock" est un nouveau tube avec une synthèse parfaite entre techno, basses répétitives, pop- rock, et sample vocal, "Natural Blues" est LE tube de l'album qui passait dans toutes les radios et pubs de l'époque il est parfait, "Machete" et "7" sont des retours à ses albums techno- house aux samples très recherchés, transition parfaite pour un nouveau bijou de 3 minutes "Run on" qui s'avère être un mix parfait entre sample vocal, partition de piano entêtante, rythme house, et mélodie géniale de Moby, "Down Slow" est un petit morceau très Big Beat avec un sample imparable, "if thigns were perfect" est un superbe morceau qui met en avant le sample et la voie très prenante de Moby, "Everloving" et "Guitar Flute et String" sont 2 morceaux très folk avec des sonorités synthés qui s'assemblent très bien, "The sky is broken" est un morceau pop très personnel, et "Inside" et "My Weakness" finissent en beauté cet album incroyable avec de nouveaux samples improbables qui s'accordent parfaitement avec les arrangements de Moby.
Bien que ses prochains albums soient très bons (18 et Hotel surtout), jamais ils n'atteindront la perfection des rythmes house, des mélodies endiablées et des samples vocaux de Play.
Play, c'est son sommet, son chef d'oeuvre. Marquant durablement le paysage de la musique électronique comme celle de la pop, c'est son mariage entre les 2 qui va faire exploser les DJ dans les années 2000. Une oeuvre riche et incomparable dans l'histoire de la musique, sans doute qu'on en reparlera dans 30 ans alors qu'on aura sans doute oublier tous les tubes électro- pop "love- boum- boum" de David Guetta entre temps...