Premier album où se mêlent d'emblée des sons parfois curieux, amalgamant métal, jazz et liturgies, incrustant des phrasés byzantins et des coups de sifflets pour un rendu déroutant, pas encore aussi miraculeusement mélodieux que ce qui viendra par la suite.
Le ton est extrêmement ironique (Petit prélude périmé), avec même des accès potaches (Dieu est-il un être ou le gag nul Sueur de caniche). Mais la trop grande désinvolture ne va pas à Igorrr, meilleur quand il joue avec sa virtuosité plutôt que son second degré. Au milieu, un pic de beauté (Dixit Dominus), puis pour conclure le voyage de Sorbet aux ongles. Ce sont les deux meilleurs titres, les plus posés aussi. Les autres sont de belles curiosités, la palme de la folie régulée allant à Tartine de contrebasse, celle de la provocation à Pizza aux narines.
Style iconoclaste, c'est sûr ; on est attiré mais un peu perplexe, l'ensemble ne nous laisse pas vraiment de place. Il y a une sensation de manque et de confusion, en même temps un enthousiasme intense. Igorr ne se laisse pas apprivoiser mais attise la curiosité.
http://zogarok.wordpress.com/2014/11/27/igorr-les-premiers-albums/