Yazz Ahmed - Polyhymnia (2019)
J’ai bien reçu le dernier Yazz Ahmed dans sa luxueuse version vinyle, bel objet, toutefois assez onéreux. On le sait, elle a grandi au Bahreïn puis est venue à Londres alors qu’elle avait neuf ans, son grand-père trompettiste a été son premier modèle, maître et principale influence, c’est ainsi qu’elle s’est familiarisée avec le jazz, musique qu’elle aime confondre avec le son des musiques arabes qui ont bercé son enfance.
Il me semble que ce qui caractérise sa musique c’est le travail d’écriture et d’arrangement, sans crainte on peut citer le grand Gil Evans en tant que référence, ce n’est pas un album « trippant » mais plutôt un savant exercice d’esthétique, à ce niveau c’est particulièrement réussi. L’album est conçu comme une « suite » dédiée aux femmes exceptionnelles, d’ailleurs « Polyhymnia », qui est le nom de l’album, est elle-même une ancienne muse grecque de la musique, de la poésie et de la danse.
On retrouve de grands noms du jazz londoniens parmi la kyrielle de musiciens qui ont participé à l’album, Nubya Garcia, Rosie Turton, Sarah Tandy, Sheila Maurice-Grey … Une grande majorité de femmes. Sans aucun doute l’exercice est appliqué et réussi.