Une belle galerie de portraits
Il y a des pochettes d'album qui attirent l'attention : la figure ravagée de Guillaume Seznec à son retour du bagne (accusé d'un crime sans cadavre et sans preuve), nous raconte une histoire.
C'est d'ailleurs l'objet des 6 dernières chansons de l'album, dédiées à ce personnage, notre Dreyfus à nous. On notera la pièce maîtresse de cette partie de l'album : le Procès. Le pari audacieux d'intégrer ici une lettre écrite par Seznec à sa femme, et une vieille chanson française des années 30.
Le reste de l'album est une galerie de portraits très variés de celtes connus ou moins connus, du héros breton martyr (Goulven Salaün), à la jeune Madeleine Bernard, égérie de Gauguin, en passant par les Penn-Sardin (employées aux usines de Sardines à Douarnenez), Anne De Bretagne (notre Reine à nous, mais un simple pion dans la stratégie du roi de France), ou Brian Boru, qui réunifia l'Irlande.
De là découlent des mélodies riches et diverses, alternant les titres instrumentaux (Gerry Adams), les chansons enjouées, parfois en ancien français, et les thèmes médiévaux (il y a du Livre vermeil de Montserrat dans certains titres) : le fait que l'album ait été enregistré à l'abbaye de Fontevraud a dû y être pour quelque chose!
Reste juste l'énigmatique Aloida, dont je ne sais absolument pas à quoi ou à qui elle réfère (si on peut m'éclairer...), mais qui est une très belle chanson, qui donne bien en concert.