Après un premier album pas trop mal, dont je vous avais parlé lors de sa sortie, revoici Sélène Saint- Aimée avec « Potomitan », la seconde sortie de la contrebassiste, que je me suis procuré, cette fois-ci en Cd, le premier vinyle montrait hélas de légers défauts de pressage. Le cd tient bien la route, rien à redire.
Sélène habite l’île… de France, bien que d’origine martiniquaise et ivoirienne. Sa musique est puisée dans les folklores caribéens et africains, mais sa route l’emmène vers la Martinique où se déroule une quête identitaire à travers l’image de la « Femme- Potomitan », celle qui règne à l’intérieur du foyer.
Le symbole de ce retour au pays s’entend à travers le « bèlè », tambour traditionnel de la Martinique, et le « ka » qui, lui, est originaire de la Guadeloupe. Le premier est joué par Boris Reine-Adélaïde et le second par Sonny Troupé, qui joue également de la batterie.
On entend également Guillaume Latil au violoncelle et Mathias Lévy au violon, les deux ajoutés à la basse de Sélène apportent une couleur assez dominante aux cordes en général, conjuguées à une rythmique centrée sur les tambours. Irvin Acao au sax ténor et Hermon Mehari à la trompette apporte une couleur plus jazz sur certains titres, particulièrement l’hommage à Charlie « Bird » Parker, le bien nommé « The Bird ».
Et puis il y a la voix de Sélène qui chante ici ou là, et colorie quelques compos, avec peut-être, de façon très brève, un léger excès dans les aigus, mais, ce n’est qu’une appréciation personnelle. On trouve un thème signé de Sibélius, « Melisande », ce qui peut surprendre, mais c’est un hommage à « Mamie Jacqueline ».
Ce n’est sans doute pas tout à fait l’album qu’on attendait, celui de la consécration, mais un pas de plus en avant tout de même, on remarque les titres « Indigo Bay » et « Esili » qui résument le mieux l’esprit de l’album.