1996 voit débouler sur les ondes un type à l'allure et au phrasé un tant soit peu nonchalants, genre laid-back à la Snoop Doggy Dogg. Là s'arrête la comparaison.
Avec un blase pareil, étonnant qu'il ait pu se faire une place dans la zik, et pourtant. Ce premier album sort au printemps dans une décennie où le rap français côtoie le très bon au très mauvais ; celui qu'on trouve généralement sur les radios pour des ados pas finis d'être conçus.
Doc Gynéco passait sur les radios. Souvent. Je vous laisse juges concernant ma précédente phrase.
J'étais moi-même ado en 96 et ce type me faisait horriblement chier. Je baillais. Seul "Nirvana" (le morceau, pas le groupe) me fait kiffer. C'est d'ailleurs le seul titre ici ("Viens voir le docteur" gagne ses lettres de noblesse grâce à l'orgue Moog qui donne sa couleur à ce morceau (le fameux son "g-funk"). Ah si tout l'album était de ce calibre...mais non il ne l'est malheureusement pas.) qui soit réellement sauvable dans cet opus. Je ne me souvenais plus que l'album était aussi mauvais. Dans Première consultation il y a un peu de tout mais surtout beaucoup de rien. Pourtant j'ai tenté de sauver les meubles de la noyade en tentant de sortir du placard mon intarissable indulgence, mais nan je ne vois pas comment je ne pourrais pas tirer la sonnette d'alarme. Car ouais il y a le feu ici. Le feu aux oreilles sur les 3/4 des titres proposés. Ça pique et ça sent le suif. Vite, appelez les pompiers, on va tous y passer sinon. J'abuse un peu car il est pas méchant le Doc. J'aimais bien moi ses cheveux, son allure "je-m'en-foutiste", ses 4 plombes pour lâcher 4 mots. Bref, ça ne fait pas tout malheureusement. Même si la production n'est pas si mauvaise, le contenu des lyrics ne casserait pas trois pattes à une poule d'eau, tant dans le fond que la forme. C'est tellement facile d'accès que c'en est risible. Et je passe sur les innombrables références télévisuelles parsemées ça-et-là tout au long des 14 titres.
Légère digression (coup de gueule en fait), il y a un petit truc qui me dérange quand je vais sur un site musical qui commence par You..quand il s'agit de hip-hop dit "old school".
"Le rap c'était mieux avant" qu'on peut TRÈS SOUVENT lire. Ah ouais vraiment messieurs-dames les ignorants ? oui effectivement il y a eu période dorée sans aucun espèce de doute, MAIS ce qu'ils ne savent pas ou feignent de savoir, c'est que dans les années 90 justement existait une kyrielle de daubes insondables, du caca sonore en somme. Je sais de quoi je parle, je les ai vécues de l'intérieur. Donc voilà ça me fait doucement rire. Doc Gynéco en fait partie. La liste est longue, croyez-moi. Bref, petite mise au point depuis le temps où je voulais placer cette précision dans une critique.
"Classez-moi dans la variét" vient à lui-seul résumer mon propos. Oui, Première consultation est un album de variété au même titre que Michel Sardou, Serge Lama, Carlos et toutes ces horreurs qui ont été soigneusement étalées au fil des décennies sur les bandes FM et émissions tévé peu recommandables, comme autant de lobotomisations de cerveaux. Une ou deux chansons ne viendront cependant pas sauver le bateau du naufrage.
Comme je suis un éternel positif, je vous laisse apprécier ce texte au sujet grave.
Bye for now.