Une musique en porcelaine
Dire quoi que ce soit de mal sur la musique de ce film me donnerait l'impression de donner des coups de batte de base-ball dans la vitrine d'un magasin de porcelaine.
Tout est fragile, tout est délicat, tout est magnifique. L'instrument qui est à l'honneur ici, c'est évidemment le piano : Orgueil et Préjugés est l'un des rares films qui peut se le permettre, d'ailleurs, car ce n'est pas un instrument qui illustre facilement une scène au cinéma, et qui s'accorde assez difficilement avec le reste de l'orchestre (exception faite de la musique classique, évidemment). Ici, cela fonctionne parfaitement : il véhicule les émotions avec autant de facilité que le feraient des cordes, ce qui n'était pas gagné d'avance.
Bien sûr, le piano n'est pas le seul instrument mis à l'honneur dans cette BO : les cordes, somme toute, interviennent assez rarement et laisse une place importante aux bois (notamment aux instruments type hautbois, je pense surtout à la deuxième partie du "Leaving Netherfield").
Mais ce qui est pour moi le plus intéressant, c'est que cette musique peut tout à fait exister indépendamment de l'image : bien sûr, je ne peux pas entendre "Your Hands are Cold" sans m'imaginer Matthew McFadyen descendre la colline, avec le soleil qui se lève derrière lui. Mais en tous cas, il n'est pas nécessaire d'avoir vu le film pour apprécier la musique.
Je suis peut-être bizarre, mais pour moi c'est la plus grande qualité que peut avoir une musique de film !
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