Et soudain, le printemps !

C'était vers le mois de mars 2002. Je partageais avec un camarade de Cite U, Walid, une passion pour les artistes de Trip Hop et d'électro (tout ce qu'on appelait pas encore à l'époque le downtempo.) Lui prenait des cds à la médiathèque qu'il faisait graver. Un soir, il me passe Programmed to Love de Bent.

A l'époque, le printemps allait bientôt arriver, on voyait les cerisiers qui fleurissaient. J'ai mis le cd dans mon lecteur. Et là, j'ai trop bien dormi. J'ai rêvé du printemps qui arrivait, des pleines verdoyantes, des arbres en fleurs. Et ça m'a marqué au point qu'à chaque fois Programmed To Love (et l'intégralité des productions de Bent) sont associés au printemps.

Il y a ce côté doux, cette expérimentation des albums d'électro de l'époque (certains morceaux sont intitulés Exercise 1, Exercise 2 ) et on se sent dans un cocon très doux au fil des pistes. Les mecs n'hésitent même pas à remixer du Nana Mouskouri (chose que je n'apprendrais que bien plus tard) à partir sur des trucs plus stupides comme Blue, Laughing Gear ou I remember Johnny. A l'époque les membres de Bent se sont dit être bien trop influencés par Air, mais avec le temps je me rends compte que c'est tout à leur honneur.

J'adore réécouter cet album à chaque fin d'hiver et début de printemps. Il s'ouvre sur une espèce de musique de l'espace à la Brian Eno (on dirait une musique de démarrage d'ordinateur) et alterne les morceaux doux comme des fins d'hiver (Swollen, Private Road) romantique comme les premiers soirs un peu chaud (I love my man) ou les envolées lyriques lumineuses (Ribbon for my hair) avant de finir sur le très chouette Always on My Mind que j'associerais toujours au souvenir des amis que j'ai pu me faire cette année là. (Et au trajet de tramway entre la fac et la cité u qui durait pile poil les 6 minutes 17 de la chanson.)

Le fait que l'album soit lié à mes premières amours fait aussi beaucoup pour le gros morceau de nostalgie qu'il me procure à chaque fois que je l'écoute. Même si j'aime beaucoup les autres albums du groupe, aucun autre ne me fait cet effet là.

Bémol : la pochette du disque est vraiment pas très inspirée et un peu creepy avec les tête des membres du groupe collées sur l'assiette de mangeurs. Je dois dire qu'à l'époque, sur CD gravé, je ne pouvais pas le savoir.

Autre truc chiant : j'ai perdu mon cd gravé et selon les éditions que je trouve sur les plateforme de streaming, les morceaux ne sont pas dans le même ordre, voire rajoutent des morceaux plus ou moins réussis du collectif en fin de morceaux.