Purf / Outrelande
Purf / Outrelande

Compilation de Sonorhc (2014)

Sonorhc – Purf - (1972)


Quitte à me montrer immodeste je dois dire que je n’étais pas tout à fait nul en matière de « Sonorhc », car le destin m’avait orienté, au début des années quatre-vingts vers leur second album « Outrelande ». Cet album m’avait un peu désorienté car il n’entrait dans aucune case, ce qui, alors, me perturbait, aujourd’hui j’en ris, mais c’est aujourd’hui…


En moi-même, je décidais d’opter pour la classification « Free -Folk », ce qui me rassurait, même si ce n’était pas courant. J’étais surpris par sa cote, que j’estimais phénoménale, d’autant que partout où je me tournais, personne ne semblait connaître cette formation.


J’ai eu un petit indice lorsque j’entendis un extrait youtube du premier album, c'est à dire celui-ci, qui semblait dévoiler une pièce très mélodique, susceptible, pensais-je, de plaire à beaucoup, ce doit être le lancinant « Bruage » de Pierre Buffenoir qui ouvre la face B, il est par ailleurs indiqué que la pièce est dédiée à un "pouacre" de leur connaissance, qu’on se le dise !


Du coup cette réédition, qui date déjà d’un an, me paraissait intéressante et utile, pour enfin connaître le fin mot de l’histoire, car, innocent, il me semblait que ce premier opus contenait la clef du mystère…


Sonorhc c’est Jean-François Gaëlle à la guitare électrique, à la basse et à la flûte, il est également compositeur des cinq pièces situées face A, dont la suite « Sept Elements pour Sonhorc » en quatre parties. Pierre Buffenoir joue également de la guitare électrique et de la basse, Philippe Gumplowicz est lui aussi guitariste, mais il est également trompettiste. André Chini joue du hautbois et de la flûte et Youval Micenmacher est percussionniste.


Le thème de l’album s’inscrit dans une histoire sans âge, entre voyage dans le passé et science-fiction : « Il y a très longtemps sur la planète PURF coulait le fleuve TAL. On y trouvait de l’eau et des poissons. Les grandes équinoxes étaient fêtées par des danses sauvages. » Nous voilà plantés dans un « royaume de machines et de nuisances ».


L’album est beau pour tout dire, et pas mal du tout, bien qu’il se risque et ose des dissonances de temps en temps, sans vraiment tomber dans l’agressivité, le mystère semble plutôt l’enjeu, et l’étrange, le terrain de jeu. Les joueurs sont habiles, nombreux mais ils s’écoutent et semble hésiter entre côtoyer ou se lacer, parfois, dans une sorte de cacophonie.


C’est cette hésitation qui fait le charme car la raison l’emporte toujours, bien que le risque de tomber dans le précipice soit grand… Bon je vais vous laisser au milieu « d’Une Rue Sur La Planète Purf », car c’est par là, la sortie, au beau milieu de l’improvisation collective, la signature du vénérable Sonorhc, du free-rock pas pour tout le monde…

xeres
9
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le 7 juil. 2023

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