Cecil Taylor Quartet – Qu'a Yuba: Live At The Iridium Vol.2 (1998)
Avec la disparition de Cecil Taylor en deux mille dix-huit, c'est sans doute le dernier grand défricheur du free jazz qui disparaît, dans mon Panthéon, il a la dimension d'un Thelonious Monk, c’est la comparaison qui semble convenir, son importance sur l'évolution du jeu au piano est tout aussi considérable, d’ailleurs on n’est pas près de s’en remettre.
Je n'ai pas encore tout écouté de sa production phonographique. Cet album est arrivé il y a un peu plus de vingt ans, à la tête d'un quartet avec Harri Sjöström au soprano, Dominic Duval à la basse et Jackson Krall à la batterie. Il joue une pièce de plus de 47 minutes, "Qu'a Yuba" qui s'étale et se livre à nous avec toute la force rythmique développée par le bouillonnant pianiste au son inimitable, irréductible et absolument fascinant !
Il faut du temps à Cecil Taylor pour exprimer son jeu, sa différence, il faut aussi du temps pour entrer dans son monde si particulier, ceux qui feront l'effort verront une autre réalité, comme une nouvelle dimension qui se dévoile, un nouveau chemin à parcourir...
Pour ceux qui souhaitent découvrir le pianiste, un chemin possible :
- Conquistador ! (1966) l'album idéal pour une rencontre pacifiée.
- Nuits de la Fondation Maeght (1969) album de folie, un seul titre développé sur trois albums consécutifs, Cecil en proie aux flammes et à la fureur. Jimmy Lyons garde un pied encore accroché au hard bop, sublime !
- Nefertiti, The Beautiful One Has Come (1976) Des morceaux un peu plus courts, géant !
- Garden (1982) Cecil seul au piano, un chef-d’œuvre (Hat hut).
- Cecil Taylor European Orchestra : Alms / Tiergarten (Spree) (1989) Un autre sommet, à la tête d'un big band "hors catégorie"!