C'est un genre de gag qui nous convient : le premier grand album de 2001 n'est pas ce monstre de modernité technologique numérisée que tout le monde attend au tournant. En fait, c'en est même l'exacte antithèse : douze chansons folk, entièrement acoustiques, jouées par deux mouflets (vingt-quatre ans, en paraissant moins) plutôt gonflés. Pas l'ombre d'une machine, d'un effet de production, d'un arrangement jeune d'esprit. Ces Kings Of Convenience se présentent à poil (ça tombe bien, on les imagine encore imberbes) en croyant encore aux bienfaits du romantisme pop et des mélodies chagrinées. Faut-il alors les réveiller et leur expliquer le monde dans lequel on vit ? Ces Rois-là nous font penser à certains amis qui refusent encore l'usage du portable et de l'Internet, quitte à passer pour des blaireaux en soirée ("Quoi ? T'as pas encore d'e-mail ?"). Timides et décalés, ils appartiennent plutôt à la descendance spirituelle de Nick Drake (le musicien folk le plus largué des 70's), voire de Lawrence Felt (l'artiste pop le plus incompris des 80's). Une généalogie qui perdurera toujours, parce que partout où il y aura des jeunes gens rongés par la mélancolie et tant que l'on trouvera des guitares en bois, il existera encore des disques comme celui-ci, une merveille de miracle précaire et de voix chuchotant dans l'obscurité d'une chambre, refuge des mots d'un autre âge. "Berce-moi avec ta voix", "Je ne sais pas de quoi je peux te sauver", "Le poids des mots" ou "J'ai gagné une bataille mais pas la guerre"... Ce sont des paroles d'importance, celles que l'on souligne d'un trait de violoncelle, de quelques notes de piano ou d'une pointe de percussion et que l'on chante à l'unisson, en se croyant à l'abri du monde. Mais ce disque est aussi une invitation au voyage intérieur, à l'hibernation temporaire à écouter en suivant de sa fenêtre les gens pressés. Un disque à apprécier à deux enlacés dans la couette ou bien seul à méditer sur un bonheur perdu. Enfin un disque où les chansons, toutes fantastiques, s'apprennent par coeur sans même l'avoir désiré. Parce que l'hiver doit être long à Bergen, Norvège, ces Kings Of Convenience ont inventé la bande-son idéale pour le cocooning du XXIème siècle. (Magic)


Qu'il est doux de se sentir chanceux : premier disque acheté en 2001 et première claque monumentale. Le folk inattendu et intemporel des Norvégiens de Kings of Convenience tombe sans crier gare.Finalement que connaît-on de la Norvège? Des paysages au nom de yoghourt? Les roucoulades eighties sucre glace de A-Ha (ha ha!!)? Une vieille femme toute ridée avec un bonnet qui fait "Grüt" (la vieille, pas le bonnet)?Commençons par le plus simple : les comparaisons. Prenons "Winning a Battle, Losing the War" (déja, ce titre est magnifique) : un arrière-goût de "Back to the Old House" des Smiths mais sans le fiel, avec au contraire une voix douce et résignée, cousine de celle de Mark Kozelek. Pour ceux qui souhaitent des références plus anciennes, disons que Kings of Convenience, ce serait Nick Drake & Garfunkel. 

Mais toutes ces références sont des stars connues par 100 à 100.000.000 de personnes. Alors que, moi, j'aurais aimé que Kings of Convenience soit un groupe de copains qui m'auraient donné leur démo comme ça, entre nous. Et on serait 4 ou 5 à connaître ces morceaux sublimes. Juste quelques amis à partager ce secret.
Ceux qui sont tombés amoureux du morceau "The Postcard" de Duffy me comprendront certainement. Ceux qui ont vu Micheal Head des Pale Fountains chantonner les yeux fermés en gratouillant sa guitare cabossée dans le reportage "You'll Never Walk Alone" sur Liverpool me comprendront aussi. Avec Kings of Convenience, on ressent également cette chair de poule que l'on n'aimerait partager qu'avec les êtres qui nous sont chers.Finalement quelle image avons nous de la Norvège? Une maison en bois, le froissement des arbres et la neige qui tombe au-dehors, bavarder avec des amis devant un feu de cheminée après une rude journée. Désormais, ce n'est plus la peine de prendre l'avion pour Bergen, il suffit d'ouvrir la porte de "Quiet is the New Loud".(Popnews)


Duo acoustique norvégien, Kings of Convenience nous propose ici leur premier album. Le titre nous l'annonce avant même la première écoute : le calme règne en maître sur leur musique. Une guitare acoustique, une folk, une batterie (bien que discrète) et parfois un violoncelle se glisse par ci par la. Deux voix se complètent ou s'unissent pour nous offrir des mélodies apaisantes et souvent accrocheuses. On pense a Simon & Garfunkel, mais ça reste une impression lointaine dont nous éloignent ces 12 chansons. Le tout est simple, gentil, mais sans être niais, on passe 40 minutes au calme et on se laisse porter... (indiepoprock)
Il y a des musiques qui collent à chaque instant, dont le rythme et les sonorités paraissent idéales et ce, quelque soit l'humeur, la météo ou les déboires sentimentaux du moment. Des musiques poly-emotionelle. Quiet is the new loud est de cet acabit. Petite parenthèse bucolique dans le paysage saturé de la pop, les kings of convenience nous offrent avec cette création un aller simple pour la quiétude sans artifice. Album acoustique, minimaliste diront certains, qui trouve sa réussite dans son ambivalence. Une pop délicate enrichie par la pureté des compositions, des petites ballades sans prétention mais c'est souvent dans la simplicité que l'harmonie éclate-. C'est ciselé, travaillé, mais à la fois doux et propice à l'évasion. Pour preuve le titre "Parallel lines" dont l'envolée finale étonne par la justesse de son dépouillement. "Toxic girl" rappelle Belle and Sebastian et cette manie de chantonner le spleen d'un air enjoué, réponse cynique à ceux qui qualifieraient cette musique de pop guimauve. Les kings of convenience viennent du froid et ça s'entend. Ils ont cette marque de fabrique des groupes nordiques, cette sorte de pudeur: ne pas envahir dés la première écoute, apprivoiser l'auditeur et le laisser se glisser dans leur univers sonore. Et ça marche cet album accompagne à merveille le quotidien. moralité: ils sont balèzes ces norvégiens. (liability)
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le 3 avr. 2022

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