Jeremiah Chiu & Marta Sofia Honer – Recordings From The Åland Islands (2022)
Il est arrivé ce matin, le dernier International Anthem, pas tout seul, il a partagé la place dans le colis avec un autre, pour plus tard. Celui-ci possède semble-t-il des vertus médicamenteuses. Imaginez par exemple que vous subissiez un choc émotionnel fort, par exemple un jour d’élection, vous pouvez essayer cet album, peut-être atténuera-t-il votre dépit et aidera-t-il à vous redonner ce sentiment de confiance naturelle, que méritent vos semblables.
Souvent on classe ce genre de musique dans l’ambient. Une catégorie un peu à part, qui n’est pas du jazz, mais plutôt un genre de musique paisible et dépaysante, censé relaxer et réconforter. Cet album s’inscrit bien dans cette mission, d’abord par l’appel au field recordings. La nature et ses bruits, le chant des oiseaux, le bruit de l’eau qui coule, du vent qui passe, les sons du ciel et de la mer qui se mélangent, toutes ces vibrations captées, enregistrées puis restituées dans une habile reconstitution sonore où ils se mélangent avec d’autres, nées de mains musiciennes.
Jeremiah Chiu joue du piano, de l’orgue, du synthé, de la basse et d’un matériel électro assez complexe semble-t-il que je ne détaille pas ici. Mais on comprend qu’il est créateur d’univers et d’espaces sonores. C’est lui aussi qui parcourt les Îles de Åland, un archipel situé dans la mer Baltique, entre Suède et Finlande, là où, l’été, le soleil ne se couche jamais. Il est armé de son magnétophone et vêtu de ses habits de chasseur de sons.
Marta Sofia Honer joue de l’alto, mais pas du sax, plutôt dans la catégorie violon, elle fait également tinter les carillons, utilise les synthés et bidouille les sons également. Tout démarre à partir d’une musique improvisée, captée lors d’un concert dans une église médiévale. Ce qui sera la matière première à partir de laquelle seront ajoutés différents ingrédients, et particulièrement l’éventail des sons recueillis dans la nature, étape cruciale, car c’est elle qui concourt à l’originalité de l’opus en lui offrant l’immensité d’un cadre extérieur.
Ces expériences sont très gratifiantes, elles offrent un mélange entre sons naturels et sons synthétiques, les deux se confondant parfois comme s’ils frayaient, les instruments traditionnels sont garants de l’équilibre et de la solidité de l’architecture globale, même si elle semble fragile et branlante, mais toujours harmonieuse et délicate.
Un album qui s’écoule à la façon d’un songe, comme un voyage onirique dans le monde des îles Åland.
Il est à noter qu’un petit livret couleur comportant textes, photos et paysages est inclus dans l’album, ce qui est rare chez International Anthem.