Du rock, lourd et étonnamment subtil, je vous présente Elder. Les trois musiciens du Massachusetts sont les cuisiniers en chef de ce rentre dedans progressif qui ravira toutes les papilles. Actif depuis 2006, le trio cristallise le talent et l’audace de Nick Dissalvo (Guitare/Chant), Jack Donovan (Basse) et Matt Couto (Batterie). Stoner, hard rock et psychédélisme, la musique de Elder est tout ça à la fois. Doté d’une science aiguë du riff, le groupe n’a pas de mal à composer de longs morceaux aux multiples embranchements. Ayant fait sensation en 2015 avec leur deuxième album Lore, les américains reviennent cette année démontrer une fois de plus l’étendue de leur créativité avec Reflections of a Floating World.
Puissance et mélodie : c’est la même chose.
Ce troisième album est un savant mélange entre mélodies savamment pensées et robustesse stoner. Outre le fait d’être une usine à riffs totalement impressionnante, la musique de Elder est avant tout un voyage atmosphérique de haute volée. Les morceaux durent en moyenne une dizaine de minutes et sont tous extrêmement bien construits. Le calme fait place à la tempête et vice versa. Sans jamais passer du coq à l’âne, le groupe dompte à merveille cet ouragan rock.
Bien évidemment, on pense tout de suite à quelques piliers du stoner, mais c’est plûtot vers des groupes récents que les influences sont les plus palpables. Une sorte de mélange entre Mars Red Sky (pour la lourdeur lyrique), Baroness (pour les mélodies accrocheuses) et Black Sabbath (pour ce petit grain rétro). Les mélodies sont puissantes et la puissance du groupe est mélodique. Un jeu de questions réponses qui fonctionne à merveille tout le long du disque.
Stoner, prog et sensations.
Un album de prog’ c’est toujours un peu chiant à analyser car le genre fait énormément appel aux sens et à la libre interprétation. Même si le groupe essaye de nous mettre sur la piste avec le nom des morceaux et quelques paroles par-ci par-là, sa musique instrumentale se vit davantage comme un voyage sous psychotropes aux confins de nouvelles destinations. Impossible également de parler d’un morceau en particulier tant ils se mélangent tous les uns avec les autres pour ne faire qu’un bloc solide et cohérent.
En tout cas, l’ouverture du disque est une pure merveille. « Sanctuary » est une rampe de lancement parfaite pour décoller dans l’univers que le groupe est en train de créer sous nos yeux. Un univers si riche que les trois potes de Boston ont dû faire appel à des musiciens supplémentaires pour l’enregistrement du disque. Reste à savoir si ils viendront compléter le line-up du groupe en live…
Reflections of a Floating World est sans aucun doute l’un des meilleurs albums de l’année. Une petite bombe rock qui, on l’espère, va faire beaucoup de vagues. Les compositions sont très travaillées et permettent une immersion totale. Un grand album de rock certes, mais un grand album de prog’ également. À écouter de toute urgence. Très fort dans un casque, installé confortablement.
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