Avec Replica, Oneohtrix Point Never - nom de scène de DaNiel Lopatin - reprend le combat là où Boards of Canada l'avait arrêté.
Sur 10 morceaux, OPN crée et fait se dresser des montagnes de nostalgie au milieu de mélodies planantes qui dessinent des paysages oniriques. Le lecteur pointilleux pourra se moquer de ma méconnaissance de la scène drone, scène que je serais d'ailleurs bien emmerdé de devoir décrire. N'empêche qu'OPN livre avec 'Replica' un disque rugueux, qu'on n'aborde pas n'importe comment... tout en restant écoutable et mélodique.
La filiation avec Boards of Canada me parait évidente tant OPN use et abuse des mêmes gimmicks que le groupe écossais. Difficile de ne pas voir les liens dans la réutilisation des mélodies répétitives, des nappes de synthès qui semblent glisser, ou des samples de publicités des 80's.
Pour autant OPN ne se limite pas à une copie de BOC ou à l'oeuvre d'un taré qui détruit 2 ou 3 samples sur des boucles de synthé. Des gimmicks quasi hip hop, de la synthèse sonore moderne sont autant d'ajouts qui ancrent 'Replica' dans son époque, 2011.
L'album atteint son apogée sur le morceau 'Replica', morceau ultra-nostalgique qui s'étend paresseusement sur 5 minutes, tel les fumées d'une raffinerie.
Quoiqu'il en soit, en gros fan de musique électronique, je me suis damné pendant quelquues temps après m'être rendu compte que j'étais passé à côté d'OPN. Dans la continuité de Boards of Canada ou de Principles of Geometry, Oneohtrix Point Never joue avec l'essence même de la musique et les textures des synthétiseurs pour recréer un univers nostalgique, un cocon qui vous entourera jusqu'à l'ivresse.