Reservoir
7.2
Reservoir

Album de Fanfarlo (2009)

Encore une fois, me direz vous : un groupe suédois (enfin, anglo-suédois plutôt) qui distille quelques-uns des meilleurs cépages de la pop récente. Le petit jeu du décryptage des influences est certes un exercice maintes fois rebattu, mais les ombres d'Arcade Fire, Clap Your Hands Say Yeah ou encore Beirut sont ici bien trop visibles pour ne pas les mentionner. Sans compter la voix de Simon Balthazar, dont les intonations semblent parfois étrangement suivre celles de ces modèles en synchronisme avec le style prédominant de chaque titre. Voilà, c'est dit. Une fois planté ce décor, il devient possible de passer à d'autres considérations, finalement plus essentielles : à savoir que les onze chansons (j'ai bien dit "chansons") qui composent cet album très homogène sont tout simplement épatantes. Sans chercher spécialement à dépasser les limites du terrain de jeu (assez large il est vrai) que lui octroie la somme de ses influences, le groupe s'évertue plutôt à l'occuper de la meilleure manière possible. Le charme de l'album se crée plutôt par l'attention particulière apportée aux arrangements (cordes, cuivres, tout y passe sans la moindre sensation d'écoeurement), adossés à des lignes mélodiques toujours soignées et souvent pimpantes (au hasard, "Ghosts", "The Walls Are Coming Down"). Difficile alors de résister à un croisement des styles aussi réussi. Ou plutôt devrait-on parler d'une élégance certaine pour les manier tous. L'exercice avait à la base tout pour être sympathique, mais c'est d'affection que l'on se prend aussi. Et ce ne sont pas des douceurs comme "Comets", "Drowning Men" ou surtout le touchant "Finish Line" qui nous retiendront dans cet élan. Il y a donc des albums qu'on aime évoquer, d'autres que l'on aime écouter, et celui-ci se pose résolument dans la seconde catégorie. La recherche du plaisir avant l'exploit est-elle le moyen d'atteindre les plus belles réussites ? Peut-être. De se rapprocher un peu du bonheur, sûrement. En tout cas, là, il n'y aura qu'à se baisser pour en ramasser.(Popnews)


A une époque où le moindre péquin, possédant une page Myspace et gratouillant sur sa guitare au fond d’un jardin, a une chance de se faire repérer par ce que le web compte de personnes gravitant dans le milieu de la musique, on s’étonne chaque année que certains arrivent encore à passer entre les mailles d’un filet pourtant bien étroit. Quand en plus ils sont aussi talentueux que le sont les membres de Fanfarlo, alors là ça tient du miracle. Le quintet anglo-suédois n’est pourtant pas totalement inconnu à nos oreilles car leurs premiers EP avaient déjà fait frémir les plus curieux d’entre nous, apparemment pas suffisamment pour susciter un quelconque intérêt chez un label, petit ou grand. Tant pis ou plutôt tant mieux pour nous puisque leur album est disponible pour une bouchée de pain sur leur site. Commençons par le seul bémol de cet album : le manque d’originalité. En effet, lors des premières écoutes de "Reservoir", on se surprend en train d’essayer de se remémorer chez quel autre artiste ou groupe on a entendu cette mélodie. La question revient bien souvent et la réponse ressemble au Hall of Fame de l’indie actuel : Arcade Fire, Beirut, Clap Your Hands Say Yeah, Grandaddy....La liste est longue mais le plaisir d’écoute intact grâce à un sens de la composition bien au-dessus de la moyenne, qui nous fait peu à peu oublier toutes ces références pour ne retenir que le plaisir d’écoute.Et du plaisir, le quintet sait nous en donner avec toutes ces mélodies à tiroirs qui virevoltent dans tous les sens dans nos esgourdes. Prenons Ghosts, l’un des titres les plus représentatifs de cette fanfare pop-folk, qui mélange rythmiques entraînantes, chœurs tendres, handclaps, cordes sensibles et une trompette virevoltante, le tout mené de main de maître par la voix de Simon Balthazar. Il en faut du talent pour superposer ainsi les couches sans que cela vire à l’écoeurement ou au brouhaha. Chaque titre recèle son lot de petites surprises, glissées ici ou là dans la mélodie : scie musicale sur le final de Luna et l’intro de Comets, la mandoline de Harold T. Wilkins, synthé grandaddyen de Fire Escape, trompette beirutienne sur The Walls Are Coming Down... Dès que le groupe aura trouvé une identité plus affirmée, un son moins référencé, nul doute que les maisons de disques se bousculeront au portillon. Ce "Reservoir" est en tout cas plein de belles promesses. (indiepoprock)
bisca
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le 27 févr. 2022

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