Retrouver Louis en album ou en concert a un côté rassurant car on sait avec certitude qu’on va passer un bon moment. Les décennies passent et on le suit à chaque fois dans ses aventures, ici dans son 18e album, eh oui, il nous le rappelle depuis longtemps, le temps passe vite alors il faut en profiter. Bien sûr, on n’est pas surpris, cette voix un peu traînante, ses mélodies simples (uniquement en apparence), on les connait par cœur et il nous a démontré qu’il n’était pas utile de crier fort pour faire passer un message (tiens, « Anne ma sœur Anne » par exemple). Mais malgré l’atmosphère actuelle assez sinistre, une planète qui va mal, il refuse de céder au pessimisme et si, ici, il évoque les migrants dans « Comme vous », c’est par humanisme tout simplement. Il nous rappelle une évidence qu’on oublie trop souvent aujourd’hui : non, on ne quitte jamais son pays par plaisir. Il traite aussi de la paternité (« Quand je t'ai vue toute nue ») et même la mort (« Le train des nuages ») de façon délicate et sobre, ce qui rend cet album attachant. Simple et optimiste, toujours touchant, l’album s’ouvre et se clôt par le même morceau en 2 versions différentes, « Les battements du cœur » (très belle version finale piano-voix). Ne cherchez pas des « tubes », des chansons qui cartonnent sur les réseaux sociaux, il en a eu un paquet mais Louis n’en est plus là. Il est épaulé par Stan Neff (Tété, Kid Francescoli, Lilly Wood & the Prick...) à l'enregistrement, au mixage et à la réalisation, entouré de solides musiciens comme toujours (dont François Poggio aux guitares). Louis a également pu compter sur un soutien familial : son épouse Emmanuelle cosigne un texte (« Le bonheur fait ma joie »), Anna assure certains chœurs et Matthieu se fend de quelques solos bien pesés sans jamais ajouter la note de trop (« Les battements du cœur » 1ère version, « Je suis là », « Le bonheur »...). Encore une fois il vise juste. Un bel album.