Slaughterhouse était, comme le surnomment ses membres, un "four-headed monster". Alors évidemment, quand Joe Budden décide de partir à la retraite, et que Royce Da 5'9'' quitte la maison également car peu adepte du triolisme, Joell Ortiz et KXNG Crooked se sentent délaissés. Terminées les tournées tous ensemble, le succès, les salles de concert combles, les fans hurlant à la vue de leurs idoles. C'est le grand retour au quasi-anonymat, et ça a du mal à passer pour les deux onnis. Alors, pour que les suiveurs comprennent ce qui s'est passé, et pourquoi le groupe a fini par se dissoudre, Ortiz et Crooked ont décidé de mettre une dernière fois en avant le logo du groupe, et de remettre les pendules à l'heure une bonne fois pour toutes.
Au travers de 13 morceaux (15 sur la version deluxe), tous deux jonglent entre règlements de compte et atermoiements. L'idée est intéressante, les couplets sont excellents (surtout ceux de KXNG Crooked, du grand art), les beats beaucoup moins, et puis, au final, reste quand même cette impression que deux ou trois chansons auraient suffi pour brasser un tel sujet. Mais la déception des fans hardcore du groupe méritait peut-être bien tout un album, finalement. En revanche, il semblerait que l'idée globale n'ait pas été super bien accueillie par les deux "lâcheurs" de l'équipe. Une dispute a même éclaté sur Instagram (pas le truc le plus gangsta du monde, j'en conviens). Espérons tout de même qu'en tant que grands noms de la scène hip-hop, ils n'en resteront pas là.
L'album a le mérite d'exister, de vouloir raconter quelque chose, de permettre aux fans de faire leur deuil comme il se doit, et vu le niveau du duo, un nouveau projet mieux produit pourrait vraiment faire grimper le taux de hype.