Dans un paysage Hip Hop habitué à l'agressivité — ce n'est pas faire caricature que de le souligner — Army of the Pharaohs, collectif exhaustif s'il en est, apparaît carrément hors compétition dans le genre acharné. Semblant en vouloir à la Terre entière, tel un tank écrasant tous les enfants sur son passage sans exception de genre ou de race — on peut leur accorder cette humanité — AOTP donne moins l'impression de mélanger les genres par pur éclectisme que pour bourriner sur tous les tons, torturer avec tous les instruments. Tellement gros bras les mecs, que quand il font une mignonne chanson "Don't Cry" ils placent quand même, pour le geste, deux, trois "Mothafucka, you cocksucker". Certains resteront sur la touche, exaspérés par tant de venin déversé, tant de haine déchaînée, les autres prendront leur pied à assister, du moins écouter, ce massacre fait de rimes tranchantes, de flow crados, de voix roques qui raisonnent comme celles des méchants dans les Disney qui font le plus peur, genre Jafar t'as vu.
L'album préféré de Bachar El-Assad, du mec qui torture James Bond, de celui qui tue la mère de Bambi.