OK, résolution de nouvelle année: arrêter d'utiliser mes expression féticho-débiles, du genre "le black-metal mène à tout, à condition d'en sortir". Et, bien évidemment, voici le nouvel album d'Ulver, black-metaleux repentis, qui débarque avec Riverhead.
Groupe norvégien qui a commencé sa carrière musical dans le black-folk, Ulver n'a jamais cessé d'évoluer vers des rivages bien plus expérimentaux, souvent flirtant avec l'ambiante et le minimalisme. Cet album, qui est la bande originale d'un film de Jason Oakley, est représentatif de ces deux tendances.
Avec quinze pistes et quarante-deux minutes au compteur, Riverhead est un album plutôt court; les morceaux dépassent rarement les quatre minutes et sont plutôt autour de deux ou trois minutes.
À vrai dire, Riverhead s'entend plus qu'il ne s'écoute. Si on le passe à un volume réduit – genre, au bureau – on risque de n'avoir guère plus que quarante minutes de silence entrecoupé de quelques mélodies furtives. Ceux qui s'attendaient à une musique pétaradante à la Hans Zimmer en seront pour leur frais – en même temps, c'est un peu de leur faute, aussi.
Avec cet album, on est plus dans le domaine de musiques comme celles de Peter Gabriel, comme Passion ou Long Walk Home, ou certains passages calmes de la bande originale de Last Man Standing de Ry Cooder. Feutré, planant, un rien inquiétant.
Je ne peux pas dire que je sois un méga-fan du style, mais j'avoue que c'est un album qui se laisse écouter. Évidemment, un musique de film sans film, c'est un peu bizarre, mais vu le thème de Riverhead – une histoire de vengeance familiale au fin fond de Terre-Neuve – je ne suis pas pressé de le voir.
Cela dit, pour des amateurs d'ambiances bizarres, de minimalisme avec des tensions musicales sous-jacentes et de thèmes planants, Riverhead est un album plus qu'intéressant. Il est disponible sur Bandcamp pour €7.
Chronique précédemment publiée sur alias.codiferes.net