Nessbeal - Rois sans couronne

Le 9 Juin 2008, deux ans après la sortie de La Mélodie des briques, un album d’une grande qualité mais qui ne connaîtra malheureusement pas le succès espéré par Nessbeal, l’ancien membre du groupe Dicidens sort son deuxième album solo « Rois sans couronne ».

Le titre de l’album fait référence aux rappeurs de la décennie dite maudite (2000-2010) qui malgré leurs talents n’ont pas eu le succès qu’ils méritaient. Nessbeal faisait parti de ces rappeurs au côté de Salif, Despo Rutti, Nakk ou encore Le Rat Luciano qu’on retrouve en featuring avec Nessbeal sur cet album sur le titre « Les anges aux visages sales ».

Dès l’intro « Rimes instinctives », Nessbeal nous emmène dans son univers sombre et nous impressionne avec un texte magnifiquement écrit. On y retrouve un tas de figures de styles et notamment des métaphores qui vont permettre à Nessbeal de performer dans l’imagerie.

Nessbeal durant ce projet se livrera sur sa vie comme dans la magnifique story-telling « Autopsie d’une tragédie », des échecs dans sa carrière de rappeur, notamment dans le titre éponyme où il dit par exemple « Combien t’as vendus ? Rien que ça pompe et leurs albums sont nuls » qui fait référence au fait qu’à cette époque on jugeait un projet au nombre de ventes alors que les meilleurs projets faisaient généralement le moins de ventes. On retrouve aussi une phrase marquante dans ce titre « télécharge ma rage sur e-mule » qui était un site utilisé pour écouter des albums par partage sans les payer et ça n’impactait en rien le nombre de ventes des projets.

Le projet est très bien produit, Nessbeal s’est entouré d’une équipe de très bons producteurs comme Skread qui produira ensuite Orelsan avec qui Nessbeal fera un feat’ nommé « Ma Grosse ».

Note du projet (subjectif) : 10/10 - No skip.
On est clairement sur un bijou du rap français, top 10 all Time rap fr incontestable.

Top 3 de l’album (subjectif) : Autopsie d’une tragédie (story telling incroyable), Légende d’hiver (K-Reen a une voix magnifique), Rois sans couronnes (le refrain avec le gospel c’est trop fort)