Erik Truffaz – Rollin' (2023)
Trente -trois minutes et un chouïa de secondes, pas plus, mais c’est du bon ! Truffaz avec « Le Cri du Caire » et maintenant autour des Bandes Sons du cinéma, pour une sorte de « best of… » du genre, des trucs qui peuvent rappeler l’album de Loïs Le Van au-dessus, du classique, du sûr, du bétonné, histoire de plaire à tous, et ça va marcher parce que c’est très bien fait, ça glisse et ça emporte, ça nous flatte le cerveau reptilien, d’ailleurs je sens un filet de bave qui s’écoule…
Voilà du gros ! « La Strada » de Nino Rota, « Les Tontons Flingueurs » avec « Route de Nuit » composé par Michel Magne, « One Silver Dollar » avec Camélia Jordana au chant, un extrait de « River with No Return », et puis le « Thème de Fantômas » et bien sûr « Ascenseur pour l’échafaud », comme on dit plus c’est gros mieux ça passe…
Et même le truc pour danser, le thème d’« Amicalement Vôtre », et « La Lettre de Rosalie » lue par Sandrine Bonnaire, un petit tour par « Le Casse » d’Henri Verneuil et Ennio Morricone à la compo, et pour finir « Quel Temps fait-il à Paris » extrait des « Vacances de Mr.Hulot ».
Voilà, moi qui ne suis pas trop cinéphile je suis en terrain connu, c’est dire si ici c’est populaire ! Y’a un petit livret à l’intérieur, avec une partie en français, ce qui est bien sympa. Marcello Giulani tient la basse et coproduit l’album, Raphaël Chassin est à la batterie, Alexis Anérilles aux claviers et l’excellent Matthis à la guitare. C’est un pur régal !
Truffaz se place esthétiquement entre Paolo Fresu et Chet Baker, je ne cite pas Miles mais on est obligé d’y penser, d’ailleurs ici il y a l’hommage. C’est brillant, les arrangements sont magnifiques et très dense, car tout est concentré en peu de temps, et du coup ça tape juste et fort, une relecture qui fait remonter les souvenirs, on voit les visages qui défilent, direction la route de nuit avec les tontons flingueurs…
« Monsieur Naudin, vous faites sans doute autorité en matière de bulldozer, de tracteur et caterpillar, mais vos opinions sur la musique moderne et l’art en général, je vous conseille de ne les utiliser qu’en suppositoire. Voilà ! Et encore, pour enfant. »