Back to space
Dix ans que Vangelis n'avait pas publié de projet réellement inédit, depuis la B.O. d'Alexander. Cela ne veut pas dire que le compositeur est resté muet pour autant, et il y a même eu des parutions...
le 8 févr. 2023
Sachez-le d’entrée de jeu, je suis un fan de Vangelis. Depuis toujours. Que ce soit de ses thèmes mondialement connus (Blade Runner, 1492, Chariot of Fire, … la liste est longue), de ses albums peut-être moins « grand public » (Heaven & Hell, Direct,… la liste est longue également), ou encore de ses collaborations avec d’autres artistes (Jon Anderson en tête). Je me suis toujours retrouvé dans sa musique et il ne passe que très rarement une semaine sans qu’un de ses albums ne s’intercale dans mes écoutes quotidiennes.
Un nouvel opus de ce génie du synthétiseur est donc un événement pour moi, mais également un grand moment d’appréhension. Ceux d’entre vous qui auront lu ma critique d’Electronica de Jean-Michel Jarre le savent, les idoles d’autrefois deviennent parfois les déceptions d’aujourd’hui. Rien n’est donc acquis et c’est avec une légère crainte que je démarrai l’album.
Une première écoute, une suivante, une autre encore… et les évidences s’imposent:
Premièrement, c’est du Vangelis ! Comme il y a 10 ans, 20 ans, 30 ans ! C’est un réel bonheur de constater que l’artiste n’a aucunement l’envie (ni le besoin non plus) de succomber aux sirènes de la musique électronique actuelle. Si vous chercher un titre à jouer en discothèque, je vous renvoie à Jarre. Non, nous sommes ici dans un univers bien connu. Et dans le cas présent, c’est une excellente chose.
Cet aspect positif jouera sans doute toutefois en la défaveur de l'album quant à la conquête d’un nouveau public, si tant est que ce ne fut l’objectif, ce dont je doute. En effet, aucun titre n’étant la BO d’un film à succès ni l’hymne d’un événement sportif d’envergure mondiale, celui-ci ne comporte aucune porte d’entrée pour le néophyte, telle que l’étaient à l’époque des classiques tels que Chariots of Fire ou Conquest of Paradise. De même qu’on entrera plus facilement dans l’univers de la musique classique en commençant par les 4 saisons de Vivaldi, je vous renvoie plus volontiers aux albums/titres précédemment cités plutôt qu’à ce dernier album pour vous initier aux joies du Yamaha CS-80.
Pour l’auditeur averti, cependant, cet album comporte pourtant plus de portes d’entrée que de morceaux. Les références à l’œuvre de l’artistes sont innombrables et l’on a l’impression de parcourir la discographie de Vangelis au fur et à mesure que les morceaux s’enchainent. Sans verser dans la copie ni - dieu merci - dans le remix, les morceaux, bien que parfaitement propres et indépendants, ne cessent de nous replonger dans le passé avec bonheur
.
Cela en devient d’ailleurs un peu inquiétant et une certaine tristesse emprunte de doute s’installe : Vangelis ne nous fait-il pas passer un message ? Ouvrant son album sur « Origins », revisitant ses 40 années de composition et se clôturant sur « Return to the Void », l’artiste semble boucler la boucle et nous faire ses adieux.
Que j’espère me tromper…
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Créée
le 9 nov. 2016
Critique lue 716 fois
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