Le groupe Run The Jewels, composé de Killer Mike, rappeur d'Atlanta ayant démarré sa carrière dans l'entourage d'Outkast et de la Dungeon Family, ainsi que d'El-P, producteur et rappeur, qui lui a commencé chez Company Flow dans le monde du rap underground. Si les deux rappeurs ont tout les deux une assez longue carrière derrière eux, ils forment assez tardivement le groupe et vont finalement connaître un succès relatif alors qu'ils étaient des artistes plutôt de niches (deux niches différentes).
Le troisième opus de la série des Run The Jewels est peut-être celui où ils simplifient leur formule afin de la rendre plus accessible mais aussi la synthétisent. Les productions partent moins dans tous les sens que sur les opus précédents et, bien sûr, que sur la première carrière de El-P (celui-ci produisant l'album) et coté rap, on ressent encore une amélioration au niveau de l'alchimie des deux (bien que celle-ci était déjà très présente sur les deux premiers albums). Coté construction de morceaux, c'est très réussi aussi. Enfin une ambiance générale peut être instaurée et on a quelque chose de moins crasseux et industriel que sur le 2e opus (que j'aime beaucoup aussi). Les deux rappeurs arrivent finalement même à avoir un tube relatif avec Legend Has It. L'intro et l'outro sont aussi géniales, faisait penser tout deux à des génériques. Coté invités, ceux-ci se marient parfaitement avec l'univers de RTJ car ils ont des performances pleines de folie, notamment Danny Brown sur Hey Kids (Bumaye) et Zack de la Rocha sur la deuxième partie de l'outro: Kill Your Masters.
Bien que moins rempli de folie que RTJ2, on ressent beaucoup plus de maîtrise sur tout les aspects dans ce troisième opus. Un très bon album.