Sad Wings of Destiny, AKA la plus belle pochette de toute la discographie de Judas Priest. A mettre au crédit de l'artiste britannique Patrick Woodroffe (qui réalisa pas mal d'artworks pour la musique...pas tous crédités sur son profil).
Donc SWoD. Deuxième album-studio, à peine 1 an et demi après Rocka Rolla. La bande de Birmingham n'aura pas traîné pour pondre une très belle oeuvre ; bien plus aboutie que la première; plus ronde, mieux produite et surtout où la voix de Rob Halford s'exprime de manière beaucoup plus prégnante, augurant du reste de leur carrière.
On est d'emblée mis dans le bain par ce qui sera comme l'une de leurs chansons-phares, à savoir "Victim of Changes"...qui sera souvent jouée en concert. On sent la forte influence de leur voisin Black Sabbath avec des guitares à la fois lourdes, heavy et veloutées des premiers LPs du Sabbath.
En fait la face A est de loin la meilleure des deux. Rien à jeter. L’enchaînement Victim > Ripper > Dreamer Deceiver est juste superbe. D'ailleurs ce diptyque (Dreamer Deceiver / Deceiver) est selon moi LE moment le plus palpitant de cet album. De la magie, oserais-je dire. Un titre mid-tempo, voire slow tempo, où les guitares peuvent nous donner des petites dans les oreilles. Et sur la première partie, la voix de Halford me fait penser à celle de Ian Gillan sur "Child of Time". Une beauté menée différemment mais avec le même impact. On s'envole littéralement. Des paroles poétiques, éthérées, presque otherworldly. D'un autre monde quoi.
Le seul vrai bémol dans cet album c'est sa face B qui n'est pas du même acabit que la A. "Tyrant" et "Genocide" tirent leur épingle dans une veine hard/heavy efficace certes, mais "Epitaph" est trop Queenesque, du coup je trouve ça chiant. Pis, ça vient "casser" le rythme de la galette sur la fin malheureusement. Cela dit je ne vais cracher dans la soupe. En laissant de côté Epitaph et Prelude, on a affaire ici (déjà) à du très bon Judas Priest.
L'album suivant prendra un autre virage /visage en terme de métalisme.
To be continued.