Saison 8
6.7
Saison 8

Album de Lazuli (2018)

Un bon album, ni plus ni moins

Lors d’une précédente chronique, j’avais dit qu'un nouvel album de Lazuli, c’est un peu comme retrouver de vieux amis. Saison 8 en est une nouvelle – huitième – illustration. Mais, comme parfois en amitié, ces retrouvailles sont douces-amères.


Lazuli est un groupe français dont la musique flirte avec le « world-prog », le rock progressif influencé par la world-music, à la Peter Gabriel. De plus, c’est un des rares groupes francophones pour lequel je ressens plus que de la simple tolérance.


Il faut dire que c’est une formation que j’ai déjà vu en concert au moins quatre fois et, que ce soit devant un public de Valaisans bourrés ou face à dix mille fans hystériques, ils ont toujours livré une prestation exceptionnelle. Mais en album, ce n’est pas toujours du même niveau.


Avec huit pistes et près de trois quarts d'heures, Saison 8 est un album au format classique, avec des compositions entre quatre et six minutes. C'est cependant un album sombre, peut-être le plus sombre réalisé par le groupe, où transperce le plus clairement une forme de désespoir face à la bêtise humaine, thème qui traverse plusieurs des compositions: « Linceul de brume », « Mes semblables », « Les côtes », « Chroniques canines », notamment.


Les frères Leonetti, Dominique (chant et guitare) et Claude (et son inséparable léode à la sonorité si particulière) constituent toujours l'épine dorsale du groupe ou, à défaut, son identité musicale. Le chant est surtout très caractéristique, clair et maîtrisé, jouant des mots avec virtuosité. Mais le reste de Lazuli ne sont pas pour autant des faire-valoir et contribuent à la solidité et à l'intensité des pistes.


Cela dit, avec Saison 8, Lazuli fait du Lazuli. Passé cette tautologie, il y a un souci: si cet album est extrêmement bien foutu, il ne recèle absolument aucune surprise. Quelques moments forts (comme l'instrumental qui conclut "Les côtes"), une absence presque suspecte de moments faibles, mais rien de vraiment renversant non plus.


Au final, il y a trois possibilités:



  1. Vous ne connaissez pas Lazuli est Saison 8 est un album tout à fait classique, une porte d'entrée typique vers ce groupe.


  2. Vous connaissez et appréciez Lazuli et cet album est exactement ce que vous attendez, ni plus ni moins.


  3. Vous connaissez et appréciez Lazuli, mais vous attendez plus de ce groupe – comme votre serviteur – et, forcément, vous êtes un peu déçu.



Saison 8 est un bon album de Lazuli, mais au-delà du plaisir sincère de les retrouver en pleine forme, je ne peux pas m'empêcher de penser, à son écoute, que le groupe nous a déjà gratifié d'albums plus percutants que cela.


*Article précédemment publié sur https://alias.erdorin.org *

SGallay
7
Écrit par

Créée

le 16 juil. 2018

Critique lue 83 fois

Critique lue 83 fois

D'autres avis sur Saison 8

Saison 8
SGallay
7

Un bon album, ni plus ni moins

Lors d’une précédente chronique, j’avais dit qu'un nouvel album de Lazuli, c’est un peu comme retrouver de vieux amis. Saison 8 en est une nouvelle – huitième – illustration. Mais, comme parfois en...

le 16 juil. 2018

Du même critique

Sunstone, tome 1
SGallay
8

Je n'aime pas le BDSM, mais...

Vous vous souvenez de la série « je n’aime pas N, mais… »? Eh bien Sunstone, bande dessinée signée Stjepan Šejić, en est une nouvelle illustration, avec en N le BDSM. Principalement parce que...

le 25 avr. 2015

12 j'aime

Rituals
SGallay
8

On ne Satan pas à tant de mélodie

Parmi les groupes que j'évite de mentionner au bureau (note: je bosse pour une organisation chrétienne), Rotting Christ, dont le nouvel album, Rituals, vient de sortir, figure en assez bonne place...

le 19 mars 2016

10 j'aime