Pour porter la lente et douloureuse reconstruction d’un être et d’une estime de soi, Christophe La Pinta et Frédéric Tellier mêlent deux tissus fort dissemblables en apparence. L’un repose sur des sonorités électroniques et traduit l’activité périlleuse des pompiers : de longs motifs lancinants mettent l’œuvre en tension, rendent l’auditeur alerte. L’autre tissu, plus intime, s’efface, s’envole aux sons du piano et des violons pour une succession de petits thèmes bien composés à défaut d’être marquants. C’est un ouvrage musical qui habille parfaitement l’œuvre sans parvenir à véritablement s’imposer lorsqu’on le considère à part ; quelques constructions mélodieuses rappellent d’autres compositions : par exemple « Le Discours » s’inspire des sonorités développées par Guillaume Roussel pour HHhH. Tout fonctionne avec les images. Considérée seulement, la partition de Sauver ou périr demeure agréable.