Que vous soyez fan de la première période de PHAZM ou que vous les découvriez avec cet opus, Scornful of Icons s'apprécie dans la durée. Il faut un peu de temps pour s'acclimater à l'univers sonore. C'est riche, très construit, très dense, ça varie sans arrêt. De prime abord on peut être dérouté par un aspect boite de Pandore du disque. C'est comme si le gang avait voulu compenser ses huit ans d'absence en mettant du contenu à ras bord. La première écoute est donc déroutante, presque indigeste. Il faut laisser passer un peu de temps pour entrer dans cet univers. C'est le prix à payer pour profiter pleinement de ce projet mystique que nous propose PHAZM. En huit pistes oscillant entre 2'30 et 6 minutes, le groupe déploie sa trame envoûtante. Celle-ci repose sur une musique calée au millimètre, à la fois contemplative et violente. Le rythme est résolument rapide, le tempo donné par la double grosse caisse omniprésente (et parfois surexposée dans le mixage) est suivi par les cordistes notamment à l'occasion de brefs mais intenses soli de guitare exécutés par Pierrick Valence. Le frontman multiplie également les ambiances de chant en empilant des voix de différentes tessitures : vociférations primales, chant grogné, pig squeal et vocalises mongoles se succèdent et se complètent pour exprimer des sentiments souvent troubles, malsains, parfois désespérés, parfois enragés. Venant enrichir une recette déjà bien généreuse, nous avons un featuring de Manu Eveno de TRYO au violon sur le titre qui donne son nom à l'album sur lequel s'illustrent également Jean-Claude Condi, luthier spécialisé en nyckelharpa et Alexandra Prat, chanteuse d'ARITA dont le chant vaporeux apporte une petite touche de sorcellerie supplémentaire à un morceau qui résume parfaitement l'esprit général de la tracklist.
Ma chronique complète sur Metal-Impact : Scornful of Icons