Fort d’un Scream Bloody Gore sorti en 1987 et s’émancipant pleinement de l’influence de Possessed, lorgnant toujours du côté thrasheux, Death peut se targuer d’avoir coupé le cordon pour répandre un death metal qui atteindra sa pleine maturité l’année suivante avec un Leprosy plus lourd et racé.
Scream Bloody Gore ayant été enregistré en Californie par Chris Reifert (batterie) et Chuck Schuldiner (basse, guitare, chant), ce dernier décide d’effectuer un retour en Floride sur la terre natale de Death (Mantas à l’origine).
Chris Reifert, étant originaire de Californie, se sépare de Schuldiner le laissant poursuivre la route qu’on lui connait et décide immédiatement de fonder sa propre légende sous le nom d’Autopsy au côté d’Eric Cutler et Danny Coralles.
Une première démo voit le jour en 1987, fortement marquée par l’influence de Death apportée par Reifert, notamment sur les pistes où il s’exécute au chant. Le morceau Mauled to Death, préfigurant le style à venir et la marque de fabrique d’Autopsy avec ses passages lents et lourds.
Une seconde démo, Critical Madness, sortira en 1988 sous la houlette de Peaceville Records, et imposera définitivement la lourdeur morbide d’Autopsy, notamment grâce à l’apport de Danny Coralles, n’étant pas présent sur la première démo.
Ce dernier étant fan de Black Sabbath, l’influence doom se fait ressentir sur les compositions et permet d’alourdir le style d’Autopsy et de distiller une atmosphère plus pesante.
Commençant à se forger une certaine réputation suite à la sortie de Critical Madness, Peaceville Records décide de leur ouvrir les portes pour enregistrer leur premier album.
Reifert, Cutler et Coralles, accompagnés par Steve DiGiorgio (Sadus) à la basse, sortent alors la galette la plus gore de l’époque, tant visuellement (la pochette subissant un relooking suite au succès de l’album en 1990) que musicalement.
Ce côté gore influencera de nombreux groupes dont Cannibal Corpse ou Entombed. Autopsy sera le précurseur des paroles gores et crasseuses qui accompagneront la plupart des groupes de death metal jusqu’à nos jours.
Les Californiens répandant un death metal putride et rugueux sur l’ensemble de la galette, la production très brut permettant de reconnaitre immédiatement les auteurs.
Severed Survival offre un savant mélange de parties doom, lentes et macabres, et d’un death incisif et percutant, comme sur Service for a Vacant Coffin.
La basse de DiGiorgio étant mise en avant afin d’amplifier l’aspect écrasant lors des passages lents mais bénéficiant de la technicité du bassiste de Sadus lors d’envolées death aux riffs assassins.
Chris Reifert aux fûts offre également un chant crasseux et gras qui porte parfaitement les paroles, tandis que Danny et Eric se chargent de trancher avec les parties lentes grâce à leurs riffs rapides et suintants le death.
Malgré tout, le côté trop gores des compositions ne sera pas du goût de tous, même parmi les deatheux de la premiere heure, et l’album divisera à l’instar du Reek of Putrefaction de Carcass.
Cela ne l’empêchera pas de devenir un classique instantané qui influencera un genre entier, et permettra à Autopsy de rééditer l’exploit en 91 avec Mental Funeral qui confirmera son statut parmi les formations les plus influentes du genre.
Ridden With Disease
Disembowel