MAGISTRAL ! Un CHEF D'OEUVRE !!! INCONTOURNABLE !

Midnight Odyssey est un one man band venant tout droit de Brisbane et qui existe depuis presque une dizaine d’années. Après avoir sorti plusieurs EP, et un album c’est en 2015 que « Shards of silver fade » voit enfin le jour. Alors tout est l’œuvre de Dis Pater, un australien au talent fou et à l’inspiration sans fin. L’écriture des morceaux, les lignes de guitares, basse, batterie, l’enregistrement et même le mixage final sont assurés par ses soins, ce qui n’est pas rien. Alors le mec aura mis quelques années mais le résultat est on ne peut plus bluffant. Ce second album est divisé en deux disques, composé de longs titres, de très très longs titres. En effet, le plus court dure à peine plus de 14 minutes, rien que ça tout de même. Et la totalité dure 2h20 pour 8 compositions. Un énorme pavé en somme. Un énorme pavé oui, mais qui demeure pourtant difficilement digeste en cas d’écoute intégrale, ou pas... Alors déjà il faut avoir plus de deux heures de son temps devant soi, ce qui, mine de rien, est énorme. A moins d’être en vacances ou en week-end, mais arrivez-vous, personnellement à vous octroyer presque 2h30 d’affilée sans être gêné par telle ou telle chose ? Cela est extrêmement difficile, avouons-le. Pourtant cet album prend toute sa dimension lors d’une écoute suivie et pleine du fait de son ambiance totalement envoutante. Chaque titre a sa raison d’être et vous amènera loin, très loin dans vos pensées. Il ne sera pas étonnant que vous vous mettiez en pleine introspection de vous-même une fois rentré dans cet univers. Musicalement parlant on est en présence d’un black metal aérien, mais tellement atmosphérique que l’on se demande presque si cela en est encore. Les orchestrations et arrangements sont sublimes et tellement subtiles que le coté violent passe totalement au second plan et permet aux morceaux d’être variés et du coup aucunement répétitifs.
Alors il est clair et net que cet album ne s’écoute pas dans n’importe quelles conditions. Bloqué dans un embouteillage à 17h en plein mois de juillet, sans clim et avec une sono pourrie ? non... clairement pas non. En musique de fond pendant un repas ou un apéro entre potes ? encore moins non. Pourquoi ? Parce que la musique de Dis Pater prend tout son sens dans une atmosphère intimiste et calme afin de pouvoir savourer chaque instant à sa juste mesure. Au casque pour une immersion totale. Alors depuis le début de cet article j’ai un mal fou à me contenir, d’ailleurs voilà, je finis par employer le « je » mais ce disque est la 8e Merveille du monde, un diamant brut de chez brut. On me dirait, tiens, tu n’as droit qu’à 10 albums pour tes vacances, il serait le 1er à être choisi ! Ainsi je pourrais l’écouter la nuit, dehors, sur la plage en contemplant la mer, ou en pleine forêt au clair de lune..

Je me rappelle encore de la claque que j’ai prise quand je l’ai écouté la première fois. Les productions d’avant étaient pourtant déjà de très bonne qualité mais les teasers délivrés petit à petit par Dis Pater sur ce site de vidéos mondialement connu (dont je tairais le nom) augmentaient énormément l’impatience. Je me rendais compte que ce disque était puissant et allait truster ma liste d’écoutes. Bingo, à sa sortie, j’ai pris une immense claque, comme je n’en prenais que tout jeune lorsque je découvrais petit à petit tous les mondes différents de la musique. Et bon sang, cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas ressenti ça ! Et cela fait 3 ans que ce disque tourne régulièrement chez moi, et quand je dis régulièrement, c’est au moins une fois par semaine. Alors évidement, pas toujours dans son intégralité, car même si la globalité est d’une excellente qualité je sélectionne les titres que je souhaite écouter, mais souvent dans une situation intimiste qui me permet d’en profiter au maximum.
En conclusion, Midnight Odyssey offre ici un black metal atmosphérique d’une qualité stratosphérique, malgré qu’il s’agisse d’une auto production. Mais le réduire au statut de black metal est réducteur, c’est bien plus que cela, c’est tout un ensemble bourré d’éléments qui prennent aux tripes et qui emmènent ailleurs, loin, très loin du quotidien. Le seul défaut qu’on pourrait lui trouver n’est ni la qualité du son car elle est extraordinairement bonne pour une auto prod, ni le visuel car là aussi il correspond à merveille avec ce coté spatial, mais plutôt que certains titres offrent à certains moments une longueur. Alors longueur à force d’avoir écouté en long en large et en travers cet album ou longueur dès les premières écoutes ? Toujours est il que l’intro des morceaux tels que « asleep is the fire » ou le titre éponyme « shards of silver shade » auraient pu être raccourcies. Mais la perfection n’existe pas, pour autant on s’en rapproche indéniablement avec ce disque. Véritable coup de cœur depuis 2015, au point où je m’empêche tous les ans depuis à le citer quand on me demande ma « sélection » de l’année. Comme quoi, ce ne sont pas toujours les grosses productions qui sont les plus marquantes, et de « farfouiller » dans l’underground en est souvent gratifiant, même si ce disque en a tout d’un grand.

Amalrik
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le 29 mai 2018

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