Peter Brötzmann Chicago Tentet Plus Two - Short Visit to Nowhere (2002)
« Short Visit to Nowhere » est l’album cousin de « Broken English » sorti un an plus tôt. Les deux ont été enregistrés lors de la même session du mois de juillet deux mille, dans un studio de Chicago. Ainsi on comprend mieux le nom du groupe : « Chicago Tentet plus Two ».
Ce sont donc les dix musiciens du groupe qui officient, plus deux invités Roy Campbell à la trompette et au bugle et Wiliam Parker à la basse et au Slit Drum, une sorte de tambour creusé dans un tronc d’arbre.
Nous sommes donc en présence de Joe McPhee, Roy Campbell et Jeb Bishop aux cuivres, Ken Vandermark, Mars Williams, Mats Gustafsson et Peter Brötzmann aux anches, Fred Lonberg-Holm, Kent Kessler et William Parker aux cordes et pour conclure Hamid Drake et Michael Zerang aux batteries, douze musiciens hors normes enregistrés à la fin de leur tournée américaine.
Quatre morceaux et plus de soixante – dix minutes au total. Les pièces ont des caractéristiques écrites et structurées, mais une large place est dédiée aux solos et aux interactions entre les musiciens. Ils sont vraiment en grande forme et on a droit à cette manifestation de force et de puissance à laquelle on pouvait s’attendre.
L’album est d’une très grande densité, on peut penser à l’impressionnant morceau titre qui dépasse les vingt-cinq minutes. J’imagine le plaisir que les amateurs de free américains ont ressenti à l’écoute des concerts délivrés par le Tentet, ce devait être grandiose !
Depuis la fin des années quatre-vingts, une partie non négligeable de la créativité en jazz a migré vers l’Europe où elle s’est enrichie des influences du vieux continent, il est bon que les musiciens européens, plus rarement encore les big bands, puissent se mélanger avec les musiciens venus d’Outre – Atlantique et présenter ensemble un nouveau visage du jazz.
Une étape passionnante pour Peter Brötzmann, en tant qu’ambassadeur du vieux monde…