Shrine of New Generation Slaves par LoutrePerfide
Au lieu de tourner en rond, le groupe est bien décidé à prendre le virage entreprit avec son précédent album, à savoir moins prog et plus rock traditionnel. Sans vraiment s'en cacher, le groupe parvient sans souci à étaler sa classe et son sens du rythme sur ce nouvel album. Loin de s'encanailler, il déroule tranquillement les riffs et les montées efficaces de synthés. Au pire, on pourrait regretter que l'album soit plus calme et plus traditionnel mais c'est oublier la moelle substance de cet album, le groove et l'esprit rock!
Dès New Generation Slave, le groupe se pare de ses plus beaux atouts à savoir des riffs entraînants et une voix reconnaissable entre tous. On est vraiment en parfaite continuité avec ADHD avec de très bons synthés old school et une section rythmique toujours aussi classy. Le titre sert surtout d'introduction à l'excellent The Depth of Self-Delusion, petit bijou calme et se rapprochant d'Opeth dernière période du côté de son cheminement. Plutôt long, il sait également changer d'ambiance et de rhytme pour mieux nous amadouer. Sans trop s'énerver mais sans jamais rester trop calme, le titre fait mouche.
Celebrity Touch pourrait presque faire office de sortie de route programmée et de vilaine chanson commerciale avec son refrain putassier et son groove revigorant mais il n'en est rien fort heureusement. Au travers d'un certain classicisme, le titre fait lui-aussi mouche via son refrain et son utilisation des synthés. Les solos font très old school mais c'est plutôt en parfait accord avec ce que veut faire le groupe avec cet album.
We Got Used To Us est un très beau titre calme et qui fait la part belle à la basse et au refrain. le montée en intensité reste agréable et surtout parfaitement maîtrisée. C'est un très bon titre rock mais pas trop. Feel Like Falling est un autre très bon titre qui fait indubitablement penser à ADHD, le groove en plus bien entendu. La seconde moitié du titre tient toutes ses promesses avec de très bonnes guitares et une section rythmique au top.
Deprived (Irretrievably Lost Imagination) si l'on met de côté son nom à rallonge et un titre lent et sinueux de quasiment 9 minutes qui étale une nouvelle fois l'art du groupe dans les chansons à géométrie variables et aux breaks ravageurs. Le groupe se fait plaisir avec un saxophone et via une fin de titre aux petits oignons. A écouter en priorité!
Escalator Shrine est donc le titre de 13 minutes avec tout ce que ca implique chez Riverside en terme de production et de variations. Tout est parfaitement en place et on se retrouve très vite avec de très bons solos de synthés et des riffs au top comme on a pu les entendre sur les premiers albums du groupe. Le reste du titre n'est qu'orgie pour les oreilles averties avec un finish très solennel.
Coda clôture donc l'album avec un titre très court d'une minute 30 en guise de conclusion planante. On reprend un thème déjà écouter et on l'écourte. Difficile de ne pas trop offusquer les anciens fans du groupe avec cet album tant il se place en marge de la discographie du groupe et tant il parvient à introduire de nouveaux chemins et autres voies pour le groupe.
On reste impressionné par la maîtrise technique des membres du groupe avec cet album mais on se rend vite compte que le groupe agit désormais plus en entité globale qu'en parties distinctes comme ce pouvait être le cas auparavant. Il n'y a pas de mise en avant de certaines sections et les synthés ont toujours la part belle malgré ce virage rock roots que prend le groupe.