Pas si silencieuse que ça
Flâner dans une rue désertée de ses habitants, à travers le brouillard matinal, avec cette OST dans les oreilles : peu de choses sont aussi immersives que ce simple exercice. On sentirait presque une pointe de déception s'insinuer lors de la rencontre avec une autre âme. Non pas que je veuille absolument me retrouver piéger à Silent Hill ! Mais c'est déjà plus rassurant de faire semblant, non ?
Il est toujours bon de rappeler que le travail du génial Akira Yamaoka ne se limite pas à cette trentaine de titres, mais correspond à tous les sons qui peuplent le jeu, des bruits de pas de James au grincement d'une porte rouillée, en passant par les cris du bestiaire. Un travail qui ne peut s'apprécier qu'en jouant au jeu et en tendant l'oreille.
Par contre, le contenu de cette OST, plus accessible que la bande-son du premier opus, peut s'apprécier sans même avoir touché à un Silent Hill de sa vie. Il y en a pour tous les goûts, ma bonne dame : Entre des titres résoluments ambient ("White Noiz", "Heaven's Night") et Dark Ambient ("Silent Heaven", qui fait froid dans le dos), on peut tomber sur du pop rock ("Theme of Laura"), une curiosité metal bien exécutée ("Angel Thanatonos") et une tripotée de morceaux de piano fortement éthérés.
Malgré l'hétérogénéité des styles, tous les titres se veulent délicats et raffinés, même quand ils parviennent à mettre mal à l'aise.
Le jeu était déjà beau et profond à en chialer, son cortège sonore permet de poursuivre l'expérience une fois la console éteinte. Et de planer un peu, juste comme ça.
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