On ne peut pas faire la même musique pendant 20 ans.
On ne peut pas aborder les mêmes thèmes pendant 20 ans.
On ne peut pas faire des riffs de guitare de l'espace pendant 20 ans.
Mais on peut se perdre dans les méandres du mercantilisme et de la parodie au bout de 20 ans.
Désolé, Matt, Dom et Chris, je vous ai aimé et je vous aime toujours mais sur ce coup là, je ne retiens qu'une seule chanson sur onze. Et j'en suis à me dire que si l'album avait été de qualité, celle-ci serait sans doute moins ressorti du lot.
Le virage retro-electro-pop entamé par tâtonnements depuis quelques années est à présent total (et espérons-le, terminé). Vous êtes en retard sur tout. Kavinsky et d'autres sont déjà passés sur ses terres et les ont lessivé de telle sorte que votre Simulation Theory n'a plus aucune emprise.
Il y a parfois quelques vagues fulgurances mélodiques mais globalement, vous avez fait de la musique pour vos soirées champignons, pour que des mauvais djs vous remixent dans des clubs miteux ou pour aller se prostituer aux NRJ music awards en assumant plus que jamais ce côté pop variétoche que vous avez décidez d'arborer en rangeant les guitares saturées et les lignes de percu ravageuses au placard, derrière Chris qui se perd sur sa basse depuis qu'il n'a plus le droit de fredonner...
C'est d'autant plus dommage qu'avec les versions "alternate reality" d'Algorithm et Dark Side, vous auriez pu donner une orientation "electro-contemplative" bien plus intéressante, à mon sens, à ce nouvel opus.
Je rêve toujours d'un album symphonique, d'un retour majeur du piano et de refrains rock.
Peut être la prochaine fois, on ne sait jamais...