Don't fuck with the truck

Parfois, le rock c’est tout simple, mais c’est quand même bon (voire meilleur). Pas besoin de chanteurs atteignant des octaves inaccessibles pour le commun des mortels, pas besoin non plus d’un guitariste virtuose aux solos acérés, pas besoin enfin d’un batteur qui tape comme un dératé sur une double pédale. Non, parfois le rock c’est juste la combinaison gagnante d’une guitare, d’une basse et d’un batterie. Saupoudrez le tout d’un habile orgue par derrière pour assurer les harmoniques et donner un côté vintage, et vous obtiendrez Monster Truck. Bref, le credo c’est « Less is more », et ça fait du bien.

Avec ce groupe nous venant des contrées canadiennes les plus sauvages (là où l’usage du rasoir et les coiffeurs sont manifestement prohibés), le rock, le vrai, transpire à travers leurs riffs minimalistes et tant efficaces. La guitare a le potard de la distorsion au maximum sans avoir un son saturé dégueulasse, tandis que le background est énergiquement assuré par une puissante batterie et une infaillible basse. Enfin le chant est assuré par un chanteur à la barbe imposante et aux cheveux longs, qui démontre d’un organe puissant et juste rocailleux à point pour nous rappeler le rock bien roots.

On est donc bien loin des sons rock sophistiqués d’aujourd’hui, Sittin’ Heavy est là pour aller à l’essentiel et a purger tout le surperflu: ça sent le Jack Daniels et le drapeau confédéré (mais sans Donald Trump). S’il est difficile de noter une légère évolution par rapport à leur premier album (tout aussi bon, mais moins riche en solos peut-être), Monster Truck se contente de faire ce qu’ils savent le mieux faire: envoyer l’artillerie lourde, et ce dès les premières chansons. Sittin’ Heavy est au final un disque très homogène mais jouissif au possible. Monster Truck est assurément sur la bonne route (allez je vous laisse avec ce jeu de mots pour aller perfectionner mon headbang sur D*on’t Tell Me How To Live*).