Demain, ce disque aura 20 ans.
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Bien qu'aussi irrégulier qu'inégal dans ses sorties, le label A L T E R de Helm, a quand même depuis ses débuts hébergé en son sein des gens reconnus aujourd'hui comme des artistes accomplis. Croatian Amor, Christoph de Babalon, Klara Lewis ou encore Valerio Tricoli, pour ne citer que ceux là. Un label au spectre électronique extrêmement large donc.
Jamais entendu parler de ce Crypto Order avant, mais les errances digitales sur bandcamp ou spotify connaissent parfois leurs lots de joyeusetés. Un artwork qui sent bon les circuits infectés, le cyperpunk et la dystopie, c'est juste ce dont j'avais envie au moment T. Je n'avais néanmoins pas prévu d'y revenir aussi souvent.
Entre breakcore, drum'n bass à l'ancienne et parfois (dangereusement) gabber, l'album Skin Bank n'invente absolument rien, et ce n'est sans doute pas son but. Ce type d'album doit répondre à une pulsion archaïque bête et méchante : s'en prendre plein la gueule pour ne penser à rien. Pas de messages, pas de slogans, juste ce qu'il faut de climat anxiogènes et paranoïaques, de frénésie rythmiques et de basses suramplifiées, pour sauter partout n'importe comment et mettre à mal le rachis cervical.
Qu'est-ce qui différencie cet album de tous les joyaux du passé et des plus ou moins talentueux beatmakers qui pullulent dans les tréfonds de soundcloud ? Pas grand chose, si ce n'est cette remarquable inspiration ne ne pas céder à un trop clinique sound design un brin trop froid, et se concentrer sur une intention purement dancefloor sans se prendre pour un autre. Faire intelligemment une musique bête n'est, contrairement à ce qu'on pense, pas donné à tout le monde.
Un défouloir, pur et simple, avec ses deux titres plus ambient finalement assez réussis en rampe de lancement et en clôture, pour une avalanche hertzienne du plus bel effet. Qui aura en plus le mérite de satisfaire les appétits carnassiers des nostalgiques inspirés d'un label qui avait fait de ce parti pris une philosophie globale : le regretté Ad Noiseam. Excusez du peu.
Créée
le 14 oct. 2024
Critique lue 7 fois
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