Dans la série "Réactions à chaud", je me propose d'écouter un album que je n'ai jamais écouté de ma vie et d'en faire une critique instantanée tout en le découvrant ... exercice un peu périlleux, mais que je trouve captivant, j'espère qu'il le sera autant pour vous de le lire.
Tout d'abord, je pose les bases : il y a une paire d'années de cela, je lis une critique (de Yeahmister, membre de SC) de cet album de Bernard Szajner, que je savais être l'inventeur de la laser harpe électronique : http://thewashingmachine.net/szajner/wp-content/uploads/2013/03/laser_harp_brute_reason_szajner.jpg ... mon intérêt m'a fais mettre cet album dans mes envies, qui y est resté jusqu'à maintenant. Je choisis donc de le déterrer enfin :
C'est parti :
Un son électronique bien années 80, interrompu brutalement, qui repart, un son qui se surajoute ... c'est de l'électro tendance techno ... un piano, une voix d'outre-tombe, c'est lancinant, puis plein de petits sons discordants, collage, mais le rythme est maintenu tout en se modifiant sans cesse, mais subtilement ... le titre "Welcome to Death Row" (Bienvenue dans la ligne de la Mort) est bien trouvé, c'est clairement un morceau angoissant ... la guitare venant parachever l'ensemble ... c'est très visuel, cinématographique ... je me dis qu'en concert cette harpe laser doit avoir son effet ...
Un son de basse minimal, une guitare, des percus, et puis ce rythme de nouveau technoïde, lancinant, en avance sur son temps, une voix récitant une sorte de lamentation sans paroles, là aussi, le titre, "Ritual" est bien trouvé ...
Un son de nouveau minimal entame la chanson, puis un nappe progressive noyant l'ensemble sous son emprise, une voix de nouveau qui cette fois-ci s'échappe comme un souffle, des sonorités claires, des petits bruitages ... on a vraiment affaire à une musique particulière, une rythmique de techno minimale, bancale, à la moitié du morceau ... vu l'atmosphère générale de l'album jusqu'à présent, je peux comprendre que commercialement, cela n'ait pas marché, mais que musicalement, cela fascine certains. Qu'est-ce que la fin du morceau est abyssal ! ... interruption brutale après un son strident.
Un son et directement un rythme électronique des années 80, comme on les aime, (ou les déteste, c'est selon) ... et de nouveau une voix qui chante des mots incompréhensibles, des percus sobres et concises et une guitare épileptique, proche d'un son à la Robert Fripp ... c'est assez hypnotique.
Un son de radio, changements de fréquences, recherche de programme, passant par toutes sortes de langues et puis ... un son électronique, et un rythme électro, sa guitare, guillerette, bondissante ... un morceau plutôt joyeux et bucolique après cette ambiance sombre ... le morceau changeant d'atmosphère, mais restant dans ce ton, la toute fin du morceau me rappelle quelqu'un, mais je ne parviens plus à savoir qui ...
Un son de radio à nouveau, puis un son étrange, un rythme tout aussi étrange, j'apprécie ce côté expérimental ... il est quand même bien barré, ce Bernard ... c'est aussi bancal que les Residents à leurs débuts ... un ralentissement et le morceau se termine.
La radio à nouveau qui passe d'une station à l'autre ... un son électronique, rythmique, qui surgit progressivement des profondeurs, une voix robotique, des notes tour-à-tour jazzy, progressives.
La radio ... un léger son ambiant, tournoyant sur lui-même, un léger rythme, cliquetis qui envahit peu-à-peu l'espace, comme une montre géante, son qui devient comme un rythme balinais, subtil, on voyage dans un espace merveilleux, proche de ce que Laraaji a fait avec Brian Eno.
Un son percutant, puis un autre, électronique, se rapprochant d'un son de violoncelle, se poursuivant par un rythme et des nappes de sons sans à-propos, puis un rythme de basse couvrant le tout, ambiance bizarre, où veut-il nous emmener ? ... c'est perturbant ... l'impression qu'on est en attente de quelque chose qui ne surgit pas, comme enfermé entre quatre murs d'une pièce ... heureusement, la fin du morceau est plus apaisant, moins obsédant ...
Un son électronique au lointain, comme un écoulement, des sons subtils de percus, l'album apparemment va se terminer sur une note claire ... comme un carillon étouffé, une ambiance particulière, tout comme cet album.