Someone Here Is Missing par LoutrePerfide
Pineapple Thief est un groupe de rock progressif qui sévit depuis de très nombreuses années, an avril 2008, ils ont décidé de rejoindre l'excellent label, Kscope avec la sortie de l'excellent Tightly Unwound.
Le groupe est de retour en grande forme avec l'album Someone Here Is Missing. Il est composé de 9 titres (11 titres en version collector digipack) et montre une très forte évolution dans le son et l'optique du groupe. A noter que je n'ai pu me procurer que l'édition standard avec les 9 titres de base.
Cet album contient des illustrations de Storm Thorgerson responsables des artworks de Dark Side Of The Moon, Division Bell, Pulse, Muse, Led Zeppelin, Biffy Clyro et bien d'autres.
Critique:
Nothing At Best
Le premier titre de l'album est excellent, on tombe directement un titre péchu, tonique et rock crasseux teinté d'électro synthétique du meilleur effet. Ca oscille parfaitement entre le violent et le calme (dans une certaine mesure hein), la production est au poil. Quelle entame, mes aïeux!
Wake Up The Dead
Malgré une certaine nonchalance au début, ce titre est plus électro et mid tempo avant de déverser son fiel sur un final éreintant. Le riff de guitare est excellent, la section rythmique est au rendez vous et nous laisser sur les rotules. C'est bio, c'est bon, ca se mange sans fin.
The State We're In
Plus court que ces illustres prédécesseurs, ce titre est orienté mid tempo et dépouillé de tout artifice. Le son est brut malgré un léger synthétiseur au milieu qui donne une connotation très ballade au titre.
Preparation For Meltdown
Voici le titre qui fera indubitablement penser à Muse avec sa prod léchée et ses breaks pleins de puissance. Le titre est violent mais écoutable pour des érudits adeptes de faux rebelles. Le titre est plutôt long et varié, il se réinvente au fur et à mesure de son avancée pour se déchainer dans un final d'anthologie.
Barely Breathing
The ballade de l'album, titre calme, posé et poseur, on est immédiatement sous le charme. La voix s'évertue à varier les effets et nous offrir un titre mélancolique mais pas chiant, du beau travail.
Show A Little Love
Nouvelle chanson et nouvel univers, metal et harmonie. Ca peut sonner étrange mais on est le cul entre 2 chaises sans jamais se demander où veut en venir le groupe, le titre est fluide et parfaitement à sa place.
Someone Here Is Missing
Nouveau titre plus en adéquation avec ce que le groupe à l'habitude de nous offrir sur les précédents albums. Tout est magnifiquement produit, la voix est au top tout comme le refrain, c'est un titre fort pour cet album que ne contient que d'excellents titres pour le moment.
3000 Days
Avant dernier titre de l'album 3000 Days éclabousse de talent tout le long de 6 minutes qui le constitue. C'est complexe, bien joué et magistralement bien produit. Le break nous ramène aux meilleurs titres prog de Riverside avec un soupçon de Porcupine Tree. C'est un très bon titre complexe et ambitieux comme on les aime.
So We Row
Après ce déluge de compliments, il fallait bien un finish exemplaire pour cet album. C'est bel et bien le cas sur 8 minutes avec ce brulot violent et bien amené. C'est comme les montagnes russes, on passe d'un début très électro à un chant posé et calme pour mieux nous scotcher avec un riff assassin minimaliste mais bien percutant. Le final explose comme on pouvait s'y attendre à la vue du reste de l'album.
Avis:
Grand fan de ce groupe, j'étais resté sur une excellente impression avec Tightly Unwound. Album couillu et indomptable, le groupe recommençait à brosser dans le sens du poil le fan hirsute et incrédule. De beaux morceaux calmes laissaient présager d'un nouvel album dantesque et c'est bel et bien le cas.
Exit donc le côté un peu grandiloquent et faussement sophistiqué, The Pineapple Thief revient aux bases et nous offre un album rock, péchu et surtout exempt de longueurs caractéristiques du orck prog. On est bien en face d'un album compact et qui vous éclate à la gueule en un rien de temps.
La production est au poil avec un son typé Muse grande époque et Riverside pour l'utilisation avec parcimonie des claviers. Les titres s'enchainent sans aucune lassitude et surtout sans la moindre anicroche. Tout est harmonieux mélodique, bien joué mais surtout avec un minimum d'effets et de pauses chiantes. Right in your face disent les anglais!
L'électro est également de mise avec certains titres délibérément orientés musique moderne et un tant soit peu complexe. Le tout est distillé avec une alchimie dosée à la perfection. Tout s'imbrique et ondule dans nos oreilles pour s'y loger un bon moment tant on ne voit pas le temps passé.
Faites attention à la fonction repeat de votre balladeur car vous risquez comme moi de vous retrouver avec 42 écoutes de l'album en un temps record. A noter que le timing et la durée de l'album est parfaite pour aller faire du footing, expérience personnelle inside
Certains y verront un rejet du rock prog, j'y vois plutôt une mue nécessaire et intéressante qui démarque ce groupe des planplans habituels.
La volonté d'évolution est manifeste et c'est tout à fait pour me réjouir. Ce groupe ira loin, très loin à ce rythme.