Cornell fait partie de ces rock stars qui, malgré certains plantages ou choix douteux, m'inspirent le plus grand respect et amour musical (oui je pense à toi David Gilmour, ou à toi Glenn Hughes). Après quelques errances, Chris Cornell nous offre ici un pur moment de rock et une performance quasi parfaite seul avec sa guitare pendant plus d'une heure. Ouvrant avec ses titres solos, la setlist s’étoffe grâce à des morceaux d'Audioslave et du fameux Black Hole Sun de Soundgarden déjà écumé sur scène en acoustique. Mais c'est surtout ce Fell on Black Days, que j’adorais déjà sur l'album Superunknown, qui devrait mettre tout le monde d'accord. Le bougre ne se ménage pas à la guitare (rythmiques réarrangées, arpèges, même un petit solo) comme à la voix. On ne l'avait pas entendu aussi en forme vocalement depuis un moment, et il annonce la couleur dès les deux premiers titres qui montrent tout son talent de chanteur rock ultime. Le seattleite nous rappel au passage à quel point sa discographie couvre tous les styles avec brio (rock, grunge, pop, folk, country...). Le travail d'arrangement est suffisamment bien exécuté pour qu'on n'ait à aucun moment l'impression qu'il manque un instrument. On aurait ceci-dit pu se passer d'Imagine un peu trop classique, sa version de Thank You de Led Zeppelin suffisait déjà largement pour le quota de reprise.
Même si le style présenté ici n'a presque rien à voir avec ce qu'il fait sur disque (à l'exception du dernier Higher Truth atteint du syndrome du disque bon mais pas top), je pense qu'il s'agit de l'introduction rêvée à son œuvre. Alors si les notes des albums d'Audioslave ou le son de Soundgarden vous rebutent au premier abord, essayez Songbook !