Parlons musique..

Suite au déferlement médiatique découlant du coup marketing (remarquable pour les uns, discutable pour les autres puisque remettant en cause l’idée-même du choix de la musique que l’on écoute ) il est enfin temps d'aborder le principal . A savoir , le contenu de cet album.

Cinq ans après le quelque peu brouillon « No line On the Horizon » U2 revient sur le devant la scène. La pochette présente un LP dont le titre est écrit manuscritement. Elle nous renvoie à une idée de simplicité. Un retour aux sources?

Le premier titre « The miracle » hommage à Joey Ramone rappelle quelque peu « Elevation » mais la rythmique est plus posée , il n’en reste pas moins un titre accrocheur. Suit « Every breath you take » pardon « Every breaking waves » il faut avouer que la similitude est assez marquée au début du morceau avant que celui-ci ne parte dans une toute autre discretion pour nous offrir une mélodie et un refrain dont le groupe a le secret. Un petit tour en « California » plus tard, il nous ramène sur les terres d’une certaine «City of Blinding Lights » mais là encore le titre prend une autre dimension. Ainsi, le break qui précède le refrain prouve que l’audace du groupe fait mouche.
Sortez les briquets « Song for someone » est LA chanson pour les jeunes filles en fleurs de l’album, elle n’en reste pas moins agréable et sacrement entêtante. Dépouillé, là ou d’autres pistes de l’opus gagneraient en simplicité en éliminant certaines fioritures, le titre démontre le savoir-faire de la bande à créer des mélodies envoûtantes tout comme la très bonne surprise « Troubles » qui clôt l’album . « Iris » s’ouvre timidement , puis le riff se fait entendre, nous ramenant du côté de « Where the streets have no name ». Mais pour Bono et ses compères il est temps de ressortir les guitares histoire de secouer l’album que certains jugeront peut être plus « posé » que le précédent. « Volcano » retentit et le "vertigo revival » est enclenché. C’est peut être là ou le bât blesse.. On imagine bien plus la nécessité d’un titre péchu à ce moment de l’album plutôt qu’une réelle volonté de proposer une bonne chanson et cela se ressent. Si le titre reste agréable il n’a pas la verve de son prédécesseur.
Résonne alors les première notes de « Raised by wolves ». En voilà un titre taillé pour la scène, avec une belle âme. La voix de Bono explore tour à tour graves, aigus et éraillements pour notre plus grand plaisir. Le titre est audacieux avec ses onomatopées et ses choeurs. ll commence plutôt tranquillement , monte crescendo et nous rappelle la puissance du groupe. Sans doute la meilleure piste de l’album. « Cedarwood road » lui, n’aurait pas dénoté sur « All that you can’t leave behind ».
Le déroutant « Sleep like a baby tonight » est à coup sûr l’OVNI de l’album mais quelle belle surprise ! Les nostalgiques de l’époque « POP » seront comblés et certainement séduits par l’audace du groupe à proposer ce type de morceau. Rassurés? Sans doute aussi, cette piste représentant la possibilité d’un renouveau musical.
Intro au top, titre dansant peu habituel, rythmique d’enfer « This is where you can reach me now» est elle aussi taillée pour le live et ferait une très belle intro lors du concert..Bono si tu nous entend !
La dernière piste de l’album est un poème auditif qui nous entraîne dans des contrées lointaines à l’image d’une certaine « Princess Of china" mais dans une lignée nettement plus organique. Il s"en dégage une pureté de l’ordre du spirituel et de la transe. Les voix de Lykke Li et de Bono s’accordent parfaitement sur cette pépite mid-tempo qui clôt nos retrouvailles avec le groupe.

Après ce voyage, il est clair que la bande à Bono était nostalgique. Les pistes de l’album nous ramène irrémédiablement à différentes époques de leur carrière. Ces chansons de l’innocence semblent marquer l’heure du bilan. Se pose alors la question du renouvellement. Fort heureusement un titre comme « Sleep like a baby tonight » démontre la volonté du groupe d’explorer d’autres univers musicaux et le titre de leur prochain album « Song of Experience « en est l’évidence-même. Arriveront t-ils à se renouveler sans se perdre? Là est toute la question