The Cramps
[cf http://www.senscritique.com/album/Bad_Music_for_Bad_People_Compilation/critique/19142826] Comme les nombreux tags de ce billet le suggèrent [voir le lien en fin de critique : 1970s, 1980s,...
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le 9 oct. 2013
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The Cramps c'est un peu un groupe formé par une bande d'évadés de l'Asile d'Arkham.
Rien que les noms : Lux Interior, Nick Knox, Brian Gregory (bon lui a un nom normal, reste son look, c'est le 2e sur la photo de couverture) et Poison Ivy !
Leur premier album paru en 1980 est une déclaration d'amour à tout ce que l'Amérique a pu engendrer de détraqué. Leur musique, entre rockabilly et garage rock emprunte l'énergie du punk, les guitares des Shadows ou de Dick Dale et la folie furieuse du psychédélisme en fin de vie des Stooges de Fun House.
Lux Interior, plus ou moins habillé selon ses apparitions (et parfois chaussé d'élégants escarpins) reprend le flambeau d'Iggy Pop dans une version plus déjantée, oui, et hurle à la lune des textes dégoulinants de faux sang, de sueur, et de fétichisme en tous genres. Il quittera notre monde en 2009 mais reviendra sans doute pour une Zombie Dance si on l'invoque correctement. La guitare de Poison Ivy, dont l'attitude cool et distante sur scène contraste avec celle de son éxubérant complice (sur scène comme dans leur vie de couple), est un vibrant hommage aux années 50 et 60, épaulée par le vampiresque Brian Gregory. Ah, et personne ne joue de basse, plutôt ajouter une deuxième guitare, car plus de guitares c'est mieux !
Les chansons qui composent cet album ont toutes un lien avec la sous culture trash américaine et le rock'n'roll dans sa plus pure expression. On y parle de loups-garous, de zombies, de télé, d'OVNI et de sexualité plus ou moins déviante ! Des convulsifs TV Set, Garbage Man ou The Mad Daddy à la pulsion pas très retenue de I Was a Teenage Werewolf ou la perverse reprise de Fever et en passant pas la superbe et hystérique version de Strychnine piquée aux Sonics, toutes ces chansons paraissent inspirées par le travail d'esprits sérieusement dérangés, par de trop violentes scéances d'électrochocs, par de trop longues périodes d'isolement en cellule capitonnée, par la lecture trop assidue de revues pornos importées du Mexique, mais sûrement pas par le Seigneur comme le clame pourtant le titre de l'album. Ou alors un autre Seigneur, pas vraiment officiel celui-là.
Avec humour et une sincère adoration pour le rock'n'roll dans ce qu'il a de plus...rock'n'roll, The Cramps livrent là un album fantastique, un joyau récupéré au fond de la plus dégueulasse des poubelles de la plus dégueulasse des rues dans le plus mal fréquenté des quartiers. C'est par ailleurs une double réjouissance pour nous d'avoir à faire à cet album : d'abord parce-qu'il est indispensable à quiconque veut prétendre être "rock" et ensuite parce-que si c'est le résultat de ce qu'on fait ces évadés de l'asile avec des instruments de musique, on préfèrera ne pas savoir ce qu'ils auraient fait avec, disons, une tronçonneuse !
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes 1980, Mon petit punk !, Mon super Top 72 Albums (parce que 10 c'est l'horreur)., Listabilly : Rockabilly, psychobilly, je sais pas qui est Billy mais je l'aime bien ! et Les meilleurs premiers albums
Créée
le 11 sept. 2012
Modifiée
le 12 sept. 2012
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